(Distant Noise Records / Import)
22/06/2009
Electronique

À force de sortir des disques, et Waiting For Tomorrow est son dix-neuvième CD, son quatrième album et même son second long-format pour cette seule année 2009 (qui n’en est, au surplus, qu’à sa moitié), on pourrait supposer que CHEjU lasse, y compris jusque dans les rangs de ses plus fidèles amateurs (dont, reconnaissons-le, nous faisons partie). Pour autant, à chaque fois, l’Anglais trouve le moyen de nous séduire : exploration d’un nouveau champ de l’electronica, développement d’une thématique particulière ou recours plus important à des éléments jusqu’alors peu utilisés.
C’est précisément cette option que Wil Bolton retient pour ce nouvel album avec l’intégration récurrente d’une guitare digitalisée et d’un piano. Ainsi, dans Birch, ce dernier, au son direct et clair, se fend d’un dialogue vaporeux avec quelques crépitations tandis que dans Loom, il se pare d’atours plus proches d’un orgue soyeux. Pour Salt House, Rose Window et Neon Drift, c’est la six-cordes qui occupe le devant de la scène avec respectivement ses pickings délicats, ses arpèges aux consonances métalliques et ses interventions plus aériennes et lumineuses.
À côté de ces matériaux, les mélodies se font toujours aussi graciles, comme échappées d’un Glockenspiel numérique (Unfold, Salt House), et les atmosphères toujours aussi oniriques (Leaving At Dawn, Half Remembered). Par ailleurs, les morceaux plus rythmés emportent aisément l’adhésion par leur combinaison entre vents électroniques et lignes chromatiques entraînantes à l’immédiateté contagieuse (Grid Reference). Bref, ce n’est pas avec ce disque-ci que l’on arrêtera de suivre CHEjU.
le 23/07/2009