Greg Davis

On le signalait le mois dernier : après avoir suivi attentivement Greg Davis de 2002 à 2005, on avait un peu laissé de côté l’États-unien et sa discographie pléthorique. Ayant repris langue avec lui à l’occasion de son second album en duo avec Sébastien Roux, un nouveau long-format solo sur Kranky permet de poursuivre ce retour du musicien du Vermont sur ces pages.

Aux adeptes d’un drone minimal et continu, Greg Davis choisit de livrer un album au schéma particulièrement typique : deux morceaux seulement, respectivement de vingt-huit et vingt-deux minutes, constitués de nappes dont la puissance s’augmente subtilement et dont la composition varie de manière presqu’imperceptible. Comme toujours avec ce type d’entreprise, il s’agit d’envelopper l’auditeur, qu’il se sente irrémédiablement emporté (avec, de préférence, une écoute au casque) jusqu’à ne plus sentir les minutes défiler et les bruits alentour exister.

Si un sentiment d’uniformité légèrement monotone prédomine une fois parvenu à la fin de Cosmic Mundra, la marque imprimée à Hall Of Pure Bliss (une oscillation plus saisissable, un travail en flux et reflux plus appuyé, des apports « autres » plus distincts) permet à Greg Davis de se renouveler avec métier et une certaine réussite. Peut-être pour la première fois depuis que nous évoquons ici ce musicien, nous pouvons par conséquent avancer que cet enregistrement recueille autant notre approbation que ses prestations live.

François Bousquet
le 03/08/2009