07/11/2002
Instants Chavirés,
Montreuil
Il y a peu de monde ce soir aux Instants pour voir ces deux musiciens, du coup la salle est réarrangée pour les rapprocher du public, puisqu’ils jouent au milieu de la salle. Phil Durrant est derrière son ordinateur portable, Wade Matthews soufflote dans une clarinette basse. Ce sera une des constantes de la soirée : une musique qui tend vers le silence, mais toujours parfaitement maîtrisée pour ne pas s’éteindre complètement, ni devenir trop sonore. Durrant produit de petits grésillements, de brefs souffles qui se mélangent aux chuintements de Matthews. Ce dernier change bientôt d’instrument pour une flûte basse, mais là encore il se refuse de l’utiliser conventionnellement, et souffle directement dans le corps de l’instrument.
Après la pause, Phil Durrant joue de son violon. Mais c’est pour en tirer des longs sons de frottement, qui se confondent avec la musique de Matthews. Ils commencent tout doucement, et les bruits de la salle (que chaque spectateur essaye pourtant d’éviter) se mélangent avec les bruits sortis des instruments. Pour donner une idée du volume sonore atteint, l’un des sons bien distincts produits par Matthews est le frottement de l’anche de sa clarinette contre sa barbe... Tout cela amène l’auditeur à une extrême attention pendant l’écoute, où l’oreille doit apprendre à distinguer chaque son, et on se retrouve dans la même situation que face aux concerts de Jérôme Noetinger et Lionel Marchetti.
le 08/11/2002