Fabio Orsi & Seaworthy

Présenté comme une collaboration, Near And Faraway s’avance en réalité comme un véritable disque partagé : trois longs morceaux au total, un pour Fabio Orsi, un pour Seaworthy et celui du milieu joué ensemble. Si le groupe australien a déjà pu être évoqué à plusieurs reprises dans ces pages, le musicien italien n’avait, pour sa part et malgré ses très nombreux disques parus depuis 2006, pas encore été chroniqué ici.

C’est précisément Fabio Orsi qui ouvre les débats avec une pièce ambient formée de classiques nappes de guitares, de textures évoluant assez doucement, de cette récurrente sensation de flux et reflux. Rien de très différent, donc, de ce que l’auditeur a déjà pu entendre chez nombre d’artistes, mais une introduction tout à fait soignée à la pièce centrale du disque, véritable attente de cette collaboration. Composée à distance par échanges successifs de fichiers musicaux, ce morceau-titre débute, dans une certaine continuité avec son prédécesseur, par une nouvelle nappe de guitare, parcourue de quelques gazouillements d’oiseaux. Après une dizaine de minutes d’oscillations de cet ordre, une guitare électrique se détache et pendant quelques instants occupe seule l’espace sonore de ses notes détachées et profondément mélancoliques. Puis, irrémédiablement, les nappes reviennent, accompagnées cette fois-ci de quelques petites triturations.

Enfin, sur Branch And Stone, c’est le trio australien qui opère, dans un registre encore plus apaisé, nécessitant même de monter le volume d’écoute, afin de percevoir correctement les quelques notes s’échappant du lointain continuum mis en place. Enfin, sur le modèle du titre précédent, la guitare se fait de plus en plus identifiable marquant là la grande cohérence de l’ensemble de l’album.

François Bousquet
le 20/08/2009