du 20/04/2007 au 28/04/2007
Teatro Nuovo Giovanni,
Udine
Hula Girls, de Lee Sang-il (2006)
Le grand film consensuel et passéiste du festival. Dans une ville minière du nord du japon, le chômage commence à frapper et l’ambiance est morose. Un entrepreneur décide de reconvertir les terrils en un parc d’attraction inspiré d’Hawaï. Une prof de danse arrive de Tokyo pour enseigner aux jeunes femmes du coin à danser le Hula... C’est un film très didactique, qui apprend aux salariés à accepter les baisses de salaire et à travailler plus (le chômage menace !), qui encourage les femmes à travailler pour pas grand chose vu que ça aidera toujours le foyer (un réservoir de main d’oeuvre bon marché, c’est toujours appréciable). Et pour ceux qui n’arrivent pas à s’adapter, l’un des personnages recommande (très premier degré) de s’adonner aux joies de la bouteille.
Dans quelques années, des historiens regarderont sûrement ce film de propagande idéologique avec le même oeil que certaines réalisations de l’Union Soviétique de la grande époque. Heureusement, ils dédouaneront les spectateurs d’aujourd’hui en proclamant que personne n’était dupe, et que la razzia aux oscars japonais 2007 (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario...) est symptomatique d’un système perverti où les élections sont truquées.
Arch Angels, de Issei Oda (2006)
Une teen-comedy de plus ! À la mort de sa mère, Fumio est prise en charge par son frère (perdu de vue et richissime - oui, le film joue avec les codes du conte de fée). Elle se retrouve à Saint Michael, une institution huppée pour jeunes filles bien nées. Là elle se débat avec les affres d’avoir à affronter un environnement nouveau, dont elle doit apprendre les règles implicites. Ça, c’est pour la partie traditionnelle de ce genre de films. En plus, il y aura une pirate italienne (c’est très drôle, surtout à Udine) qui enlève des élèves de l’école, des super-pouvoirs bien pratiques qui apparaissent en mangeant des nouilles, et surtout chaque personnage a un comportement légèrement déviant par rapport à ce qu’on peut attendre de lui.
Visiblement le réalisateur a voulu s’amuser, en faire un film pop à grand renfort d’effets numériques. Étonnamment, c’est tellement bariolé que cela en devient crédible. Le grand chien en image de synthèse qui passe sans arrêt dans le champ est notamment irrésistible. Ah, la musique du film est signée par les Metal Chicks, groupe formé par Sugar Yoshinaga de Buffalo Daughter et Yuka Yoshimura de OOIOO, et c’est très sympathique.
le 30/04/2007