du 17/06/2009 au 14/09/2009
Centre Pompidou,
Paris
Dans le prolongement de HAARP, cette forêt de pylônes montrée au Palais de Tokyo dans le cadre de la session Gakona l’hiver dernier, Laurent Grasso présente The Horn Perspective, installation principalement composée de deux antennes et d’une projection vidéo. On sait l’artiste français très amateur de ce medium qui lui avait notamment permis de rafler la mise lors de l’édition 2008 du Prix Marcel Duchamp, récompense qui lui vaut l’honneur de cette monographie en l’Espace 315 du Centre Pompidou.
À nouveau mû par cette volonté de mêler geste artistique et préoccupations scientifiques, le Mulhousien se fait ici fort de capter des signaux électromagnétiques afin d’ensuite en apporter la traduction visuelle et sonore sur l’écran. Si, sur le plan sonore, cela fonctionne plutôt bien (un bruissement quasi-saturé se faisant entendre à intervalles réguliers, comme le bruit de ce vol d’oiseaux ou de feuilles mortes froissées qui apparaît en même temps), le visuel proposé (une sorte de travelling « mental » dans une allée de forêt) semble assez pauvre et surtout très convenu. De fait, proposer une lente avancée dans un environnement dénué de toute présence humaine et de tout signe reconnaissable pour figurer un signal continu, proche du drone, s’avère d’une conventionnalité flirtant avec l’illustration plate.
Par ailleurs, les deux antennes métalliques (une fine et verticale représentant l’antenne Tesla, située à Colorado Springs, et l’autre massive et couchée, réplique de l’antenne Horn auparavant installée dans le New Jersey) ne dépassent pas le stade de la contextualisation pour la première et de la volonté d’occuper pesamment un espace d’exposition assombri pour la seconde.
le 18/08/2009