du 16/01/2009 au 25/01/2009
Forum des Images,
Paris
Les travaux du Forum des Images enfin terminés, c’est dans le grand amphithéâtre (rebaptisé salle 500) qu’a lieu la traditionnelle reprise du palmarès des Premiers Plans angevins. Ce retour au Forum permet de proposer à nouveau une reprise étoffée avec un long-métrage et sept courts-métrages. Malheureusement, ceux-ci furent, dans l’ensemble, assez convenus. En effet, aucune surprise ne ressortit de Sagan Om Den Lille Dockpojken du Suédois Johannes Nyholm (sympathique film d’animation en pâte à modeler), de Le Thé de l’Oubli de la Française Sandra Desmazières (animation onirique vite inintéressante) ou de Stand Up de l’Anglais Joseph Pierce (film d’animation misant tout sur son travail formel). Hors animation, on remarqua Was Bleibt de l’Allemand David Nawrath, approche naturaliste d’une relation père-fils bien dans la lignée de ce que le cinéma germanique nous propose depuis quelques années, mais à qui il manque une certaine densité. Allemand également, mais davantage porté sur le documentaire, Peter Hecker parvient à écarter tout angélisme pour narrer le quotidien d’une famille de sourds dans Alles Ausser Horen.
Portrait d’un trentenaire entre barres d’immeubles en lisière de périphérique et soirées à vider des bouteilles et à prendre des médicaments hallucinogènes, C’est plutôt genre Johnny Walker voit le Français Olivier Babinet passer d’un trait se voulant attendrissant mais virant à la complaisance. En définitive, nous ne fûmes pleinement convaincus, dans le champ fictionnel, que par Love You More de l’Anglaise Sam Taylor-Wood, jusqu’alors célèbre pour ses photographies et qui s’apprête à tourner un film sur la jeunesse de John Lennon. Classique histoire d’amourette adolescente située en 1978, le court-métrage séduit par le parallèle mis en place entre la « première fois » des jeunes gens et Love You More, single des Buzzcocks qu’ils viennent d’acheter et écoutent en boucle.
Au sein d’une compétition qui comportait des films aussi intéressant que les récemment sortis Espion(s) et Picnic, c’est Helen qui remporta à l’unanimité le Grand Prix du Jury. Centré sur le personnage-titre, le film de Christine Molloy et Joe Lawlor relate la reconstitution de l’enlèvement d’une lycéenne, Joy, à laquelle Helen s’est proposé de participer. En manque de repères (parents inconnus, sans véritables camarades, vivant en foyer), celle-ci va se prendre un peu trop au jeu, se rapprochant de plus en plus des parents et du petit ami de la disparue. Dans un style plutôt hiératique (plans séquences à foison, dialogues restreints, note tenue en guise de bande-son), les Irlandais parviennent à faire ressortir le bouleversement intérieur que provoque chez Helen toute la mise en scène nécessaire à la police. Sans forcément y voir une évocation de la condition de l’acteur, on préfèrera retenir de ce film plutôt court (à peine une heure vingt) une volonté de contourner les deux genres que sont le film noir et le film d’apprentissage pour en créer un hybride.
Date de sortie :
– Helen : 7 avril 2010
le 26/01/2009