(Monopsone / Differ-ant)
06/04/2009
Rock

Monopsone / Pop / The Fatales
Tiens, une nouvelle sortie chez Monopsone... chic ! Ah... le groupe s’appelle The Fatales, du coup on se méfie, limite on déchante. Bizarrement il ne nous semble pas encore avoir vu de projet electronica en "The" comme il en pleut sur la scène pop. Toujours est-il que nous voici avec un tout jeune quatuor new-yorkais signé sur le label manceau.
Après un mini-album auto-produit en 2004, The Fatales sortent en 2006 un titre sur la compilation Je t’aime du label québécois Where Are My Records (Below the Sea, DestroyAllDreamers, Epic45) et c’est ce titre, Stadtpark, qui fait craquer l’équipe Monopsone qui décide de sortir l’album qui sera enregistré été 2008. Il s’agit certes d’un album pop, mais pas d’indie pop anglaise ici. Dès les premières notes, la musique du quatuor est portée par une flamboyance quasi orchestrale tout en étant empreinte d’une certaine noirceur. Glissements de violoncelle et graves nappes électroniques, le tout marqué par une rythmique sèche, puis des guitares éclatantes, les new-yorkais donnent l’impression de composer un étonnant cocktail sur le joli Evergreen qui fait également montre d’influences 80s, celles-là même qui nous font penser par endroit au label 4AD.
Mais tout au long de l’album, on est partagé entre deux sentiments : envouté par les embardées de vocalises tantôt envoutantes (Islands of Fortune), tantôt énervantes, donnant l’impression d’en faire des tonnes sur Vanishing Act ou Darkened Country puis agacé par cette impression de perfection, de musique pour papier glacé, peut-être renforcée par l’abondance de violoncelles et piano au profit d’un style parfois cérémonieux (Violette). Des instruments qui confèrent à l’album un aspect cinématographique particulièrement marqué sur des intermèdes instrumentaux tels que Eveningwear ou le post-rock ambient de City En Route mais aussi et surtout sur Stadtpark que l’on croirait tout droit sorti de la bande son d’un film de David Lynch. Une belle noirceur en somme, mais en l’occurence c’est le genre de chose qui nous donnera surtout envie d’écouter le Into The Night de Badalamenti.
Great Surround est un album agréable, qui peut irriter par endroit mais qui s’écoute globalement avec plaisir même si on peut avoir l’impression de l’apprécier pour de mauvaises raisons... Plaisir coupable ?
le 29/08/2009