(Planet Mu / La Baleine)
00/05/2009
Electronique

Acid / Breakcore / IDM / Planet Mu / Venetian Snares
Aaron Funk est de retour ! Enfin... avait-il vraiment disparu ? L’hyper productif canadien ne quitte plus Planet Mu, si ce n’est pour quelques excursions vinyles. Le label anglais a largement contribué à la renommée d’un artiste qui évolue au gré de la scène breakcore dont il semble être de fait, le fer de lance. Si d’un album à l’autre Venetian Snares s’essaye à diverses variations sur ses rythmiques barrées, on est en droit de se demander au bout de 17 ou 18 albums en 9 ans, si tout ceci ne tourne pas un peu en rond.
On l’a remarqué depuis un an ou deux, on voit revenir des productions aux sonorités acides. Aussi on n’est guère étonné de voir Aaron Funk lui aussi se lancer dans la brèche, restant non loin du sillon d’Aphex Twin tout en optant pour d’autres voies rythmiques. Sans vouloir faire notre vieux con, de l’acid on en a écouté il y a 15 ans, de la bonne, de la moins bonne, mais cette sonorités très particulière et liée à un instrument (la TB303 de Roland) nous semble vraiment rattachée à cette époque. On apprécie le son qui évolue progressivement, les lentes montées qui vous vrille le cerveau, mais rien de tout ça ici. Venetian Snares joue de la TB303 de la même manière que ses boites à rythme : épileptique. Les sonorités acides tournoient sans cesse, donnant une impression de répétition infinie sur la longueur de l’album, créant assez vite un sentiment de lassitude, ajouté à la lourdeur de rythmiques à perdre haleine, suffocantes. Parfois aussi on frôle l’humour quand les basses nasillardes se rapproche du cancan d’un canard sur Calvin Kleining.
Et pour ceux qui ne sont guère amateurs de sonorités acides, faut-il pour autant qu’ils passent leur chemin ? Pas forcément. Ils devraient retrouver un certain plaisir à l’écoute de Deep Dicking en ouverture, avec quelques sonorités plus orientés electronica lors de breaks, ou créant une mélodie féérique au second plan. Un procédé qui revient à plusieurs reprise et apporte un bol d’oxygène sur Mongoloid Alien ou encore le final de Kimberly Clark. Le titre le plus réussi, reste tout de même le dernier, Pussy Skull, faisant preuve d’une certaine mesure, d’un subtile dosage entre breakcore acide, electronica aérée, et vocaux monstrueux.
Vous l’aurez compris, Filth n’est pas le nouveau chef d’œuvre de Venetian Snares qui a un peu trop tendance ici à laisser tourner ses machines en roue libre.
le 14/09/2009