Soirée Expanding : Benge - Vs_Price - Vessel - Stendec

Le principe des soirées tournant autour d’un même label est toujours séduisant, apporte une certaine cohérence à l’événement et permet de découvrir de nouveaux talents. En dehors des soirées Infamous Labels dont c’est le principe même, de nombreux concerts se déroulent suivant ce principe, comme Carpark la veille et Expanding aujourd’hui avec en tête d’affiche Benge (moitié de Tennis avec Si-Cut.db).

On se fera surprendre par un début de soirée qui commença en avance sur l’horaire indiqué avec Vessel. Il s’agit là d’un nouveau venu chez Expanding, projet de Gavin Toomey déjà présent sur la compilation du label, The Condition of Muzak. Seul au laptop, avec une electronica mélodique (point commun à tous les artistes Expanding), basée sur de jolies nappes aériennes et rythmique syncopée pour commencer, celle-ci semblant prendre le dessus en milieu de concert. Pour terminer calmement, les mélodies reviennent claires et pures.
La soirée commençait donc très bien avec de très joli concert, très propre. La découverte de la soirée.

On passe ensuite à Benge, soit Ben Edwards qui mène la barque Expanding dans laquelle on retrouve logiquement nombre de ses albums.
Il commence fort avec grosse rythmique déstructurée pour un premier titre qui joue sur le changement de rythme, alternant ces passages tendus avec de somptueuses mélodies claires et nonchalantes. Là aussi pas de grosse surprise, mais une musique très belle, magique et impalpable, qui échappe au temps.
Même si l’on n’est pas sur les terres du label Morr Music, le soucis mélodique est tout aussi présent et donne plus ou moins toujours le même son, la même tonalité entre tous ces artistes. Pourtant Benge arrive parfois à s’en détacher, apportant par exemple une dose de mélancolie avec un piano céleste.

Ben Edwards reste sur scène et se voit rejoint par Paul Merrit avec qui il dirige Expanding, et joue sur scène sous le nom de Stendec. Benge change de tenu pour l’occasion, et le voilà affublé d’une casquette et d’un t-shirt rouge lui donnant plutôt un air de serveur chez McDonald.
Si l’on reste dans le domaine de l’electronica mélodique, la musique de Stendec est toutefois moins personnelle et de plus en plus ludique et dansante au fil des 30 minutes que dura leur concert. Agréable, mais loin de révolutionner le genre.
Pour ces trois premiers lives, les artistes étaient presque uniquement éclairés par des projections plutôt ésotériques et oniriques : des rouges kaleïdoscopiques, des bleus lumineux et cristallins, des jaunes/vert vaporeux qui collaient parfaitement aux ambiances créées par ces musiques.

Dernier live de la soirée avec un artiste un peu a part : le français Vs_Price que l’on avait remarqué sur la compilation Bip-Hop Generation v.4 est en passe de sortir un album chez Expanding. Une signature qui surprend un peu puisque la musique de Vincent est quelque peu éloignée des mélopées des anglais qui venaient de se succéder.
Il commence en effet avec une musique très fracturée, composée à partir d’un empilement de sonorités variées, sur lequel une rythmique semble plaquée de façon un peu simple. Mais très vite l’ensemble se lie, pour former une electronica à la fois mélodique et complexe. Un excellent exemple sera Plast_N1, un morceau que l’on trouve sur la compilation Bip-Hop avec une mélodie composée à partir d’une texture granuleuse. La suite sera du même acabit, avec des mélodies plus insidieuses.
Vs_Price faisait alors office de confirmation que l’on continuera à suivre.

Fabrice ALLARD
le 24/11/2002