Florian Hecker

Acid in the Style of David Tudor

(Editions Mego / La Baleine)

 date de sortie

04/05/2009

 genre

Electronique

 style

Expérimental / Noise

 appréciation

 tags

Editions Mego / Expérimental / Hecker / Noise

 liens

Hecker
Editions Mego

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Ce n’est pas si souvent que l’on a l’occasion de parler de Florian Hecker, surtout que nos chemins semblent s’être séparés en 2003 suite à la sortie de son album Sun Pandämonium. Croisé depuis sur quelques compilations, c’est surtout lors du concert d’Aphex Twin dans le cadre des 20 ans du label Warp qu’on le retrouvait en live, avec une participation discrète mais fort appréciée. Nous n’avons pas non plus chercher le contact plus que cela, Sun Pandämonium nous ayant laissé une impression un peu mitigée : trop aride, trop conceptuel. Ce nouvel album, présenté en fait comme son premier album studio au lieu de collections de pièces composées pour des installations, ne déroge pas à la règle.

Classique boitier cristal, un texte en guise "d’illustration", le livret est en fait un essai philosophique de Robin Mackay sur le son. Tina Frank, habituelle graphiste créditée sur les pochettes Mego est tout juste mentionnée ici pour son travail typographique. Le CD est lui aussi au plus simple, simplement imprimé du titre de l’album d’un jaune à peine visible. Sobriété et minimalisme ne sont là que pour appuyer le propos, se concentrer sur l’essentiel, le son donc, ou la musique devrait-on dire mais pour beaucoup Acid in the Style of David Tudor ne sera qu’une compilation de boucles sonores.
L’album est composé de 10 pistes : 6 d’entres elles sont intitulées Acid in the Style of David Tudor, 3 autres ASA, et la dixième Ten. Logiquement ce sont des méthodes différentes qui sont appliquées à chaque type de morceau. Les pièces intitulées Acid in the Style of David Tudor composent donc la majeure partie de l’album mais leur durée peut aller de 1’42 à plus de 10’. Ce sont les pièces les plus riches, composées de sonorités complexes aux évolutions alambiquées : sorte de bruissements nasillards et moustiques cartoonesque, minimalisme aride et tempo ludique, couinements sautillants et sifflements métalliques, chaque élément semblant faire l’objet d’un étude. Mis en boucle et livrés à eux-mêmes, les sons évoluent, se font fracturés et laissent s’immiscer de nouveaux composants.
Des morceaux très abstraits donc, Florian Hecker se situant clairement au niveau de la recherche sonore. Les trois morceaux intitulés ASA sont d’un tout autre registre, puisque ultra minimalistes et basés sur des sonorités particulièrement aigües de type sifflements et tintements. Mais on retrouve ici la mise en boucle d’un son unique, boucles donnant un tempo et évoluant imperceptiblement au fil des 3mn que durent ces trois pièces.
Ten sort du lot avec un son unique, sorte de sifflement métallique oscillant, aigu et nasillard, et donnant l’impression d’être un croisement, une compression à la César des neuf morceaux précédents.

Comme on le disait en introduction et comme le suggère cette chronique, on est ici dans un registre dominé par l’abstraction, la recherche sonore, l’expérimentation. A réserver donc aux fans de Hecker et aux plus curieux, à ceux qui sont à la recherche de nouvelles expériences soniques.

Fabrice ALLARD
le 15/12/2009

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