(Nonine Recordings / Internet)
29/06/2009
Electronique

Expérimental / Me Raabenstein / Nonine Recordings / Trip-Hop
Me Raabenstein est un producteur berlinois, également responsable du label Nonine Recordings sur lequel il sort ses productions sous divers projets. Ne connaissant pas l’artiste, et logiquement pas plus le label, on commencera par présenter ce dernier. L’aventure Nonine Recordings a débuté en 2001 en tant que label physique alors nommé No.Nine qui sortira 8 CD et vinyles en deux ans avant de s’éteindre. L’aventure a repris en 2008 avec cette fois des sorties numériques, en téléchargement payant, directement sur le site du label. C’est sous ce format qu’est disponible l’album ici chroniqué.
Me Raabenstein a donc plusieurs projets, et ce dans des registres extrêmement variés. Si on se cantonne aux projets solos, on citera le post-rock soyeux de The !She, les grooves concassés de Me Raabenstein, et les expérimentations ambient-concrètes de Slowcream, son projet le plus pointu avec un dernier album composé avec Greg Haines. Promis, on y revient très bientôt ! On parle ici de Me Raabenstein avant tout pour présenter cette facette de l’artiste et du label. Si l’album n’est pas dénué de (bonnes) surprises, son versant funky le place à la limite des musiques dont nous parlons ici.
Si le style général semble a priori assez facile d’accès, l’album se révèle en réalité nettement plus complexe, notamment en raison de son spectre d’influences et expérimentations. L’Allemand passe par exemple d’abstractions acoustiques à un mélange d’électronique lourde et percussions tribales sur Melancholic Universe IV, puis la voix apparait sur Gutterface et un spoken word masculin qui ponctuera l’ensemble de l’album, lui apportant du coup une petite teinte trip-hop. Si l’on n’est pas étonné de trouver là quelques sonorités jazzy comme les orgues de Island Patois ou de l’aérien Chimps In Space Part I & II voire même des mélodies lounge sur Holloman Air, on est par contre agréablement surpris par quelques tics d’une certaine vague allemande minimale sur Counter Esk ou encore le finement fracturé Carpetbagger Part I & II. Complètement décalé et donc inattendu, on terminera le panorama avec les basses acides de Deep Hibernation Part I & II, faisant suite à une douce introduction ambient...
Le point fort de Raabenstein_esk, c’est avant tout ce patchwork d’influences savamment assemblées tout en gardant une structure relativement forte qui confère à l’album une certaine unité, et une voix qui revient régulièrement, semblant nous raconter une histoire sur la longueur. Un album aux sonorités et grooves particulièrement chaleureux, parfaite bande son hivernale.
le 30/01/2010