(The Land Of / Internet)
14/07/2009
Electronique

C’est la première fois que nous parlons du label américain The Land Of, avec au compteur 9 références en quatre ans. Il s’agit d’une petite structure qui produit des CD-R à 100 ou 200 exemplaires aux finitions professionnelles (CD imprimés, packagings originaux et soignés), tout en proposant des versions numériques via téléchargement payant directement sur leur site. On a un peu envie de mettre The Land Of sur le même créneau que le label parisien SEM (et ses versions numériques EKO, IOD, Standard Klik Music), les deux structures se partageant quelques artistes.
Billy Gromberg n’échappe pas à la règle puisqu’il a produit deux EP pour Standard Klik Music. Afin de situer un peu l’artiste, on citera une participation au Post_Piano Remix Project du label 12k, deux productions sur le netlabel TestTube, et plus récemment un album chez Experimedia en collaboration avec OffTheSky. L’Américain se situe donc dans une vague ambient expérimentale, avec ici un travail principalement basé sur le traitement électronique de sonorités acoustiques, et en particulier d’improvisations de piano.
En fait les traitements sont tellement importants que le piano en devient parfois anecdotique. C’est particulièrement vrai sur Exposures qui ouvre l’album et sur lequel Gomberg se met à chanter. Fredonner devrait-on dire, juste ce qu’il faut pour donner une âme aux micro sonorités, claquements et souffles, sorte de chant contemporain dans une friche industrielle. On retrouve l’équilibre avec l’atmosphère contemplative de Verse et cette fois un piano très présent mais déformé, diffus, comme joué sous l’eau. Au fil des morceaux le vocabulaire de l’Américain évolue, intégrant des éléments plus typiquement ambient comme les drones flottants, strates de guitares, et textures crépitantes du bien nommé Darkened.
La pochette signale la participation de Anne Guthrie au chant sur deux pièces, mais il faudra bien la chercher. Peut-être en reste-t-il une simple tonalité noyée, perdue dans un souffle minéral qui transcende une mélodie de piano, lente et contemplative sur Lights Form Her Body. Dans le même ordre d’idée, l’album se termine par les 12mn de Glass Negatives, piano habillé de souffles et drones, bruitages un peu sourds et objets manipulés, cherchant petit à petit le chemin vers la lumière.
Loin des abstractions électroacoustiques auxquelles on s’attendait, Days est avant tout un album ambient, doux, mais fourmillant de petits bruits qui composent notre quotidien. A noter sur cette édition de 100 exemplaires est encore disponible en format physique à l’heure ou nous écrivons ces lignes.
le 31/01/2010