du 12/03/2010 au 23/04/2010
Centre Culturel Irlandais,
Paris
Parée de tentures noires obscurcissant quasi complètement la pièce, la salle d’exposition du Centre culturel irlandais fait office d’écrin presque morbide pour accueillir la (courte) monographie consacrée à Niamh O’Malley. En face de la porte d’entrée, un large écran projette la vidéo Bridge, filmant en noir et blanc un pont en béton du nord-est de l’Angleterre. Le passage d’un plan fixe à l’autre se fait par le biais de volets latéraux d’ouverture et de fermeture. Le dispositif fait ainsi se dévoiler progressivement la structure identiquement au fait que celle-ci ne s’est pas construite immédiatement.
De surcroît, l’Irlandaise sur-imprime parfois un second cadre (plus petit, aux bordures noires également), renforçant la dimension géométrique et travaillée, sans pour autant que le propos ne soit surchargé. Noir et blanc, absence d’êtres humains et plan fixe permettent en effet de maintenir une certaine grâce, un peu rigide certes, mais assez poétique.
Dans le reste de la pièce, au-delà de deux dessins moins convaincants, deux miroirs sans tain intriguent. Des tâches d’huile sont réalisées à même le verre et font naître le trouble chez le spectateur, placé d’un côté ou de l’autre de celui-ci : y a-t-il transparence ou pas ? les miroirs réfléchissent-ils véritablement l’image ? est-ce notre vision qui est troublée ou le miroir lui-même ? les tâches ne seraient-elles pas des nuages échappées du film projeté par ailleurs ? La forme de distance instillée par les travaux de Niamh O’Malley fait que l’on ne trouve pas forcément de réponse à toutes ces questions, mais qu’on en tient nullement rigueur à la jeune femme.
le 08/04/2010