Étienne Chambaud : Le Stade des Sirènes

 date

du 03/04/2010 au 02/05/2010

 salle

Kadist Art Foundation,
Paris

 appréciation
 tags

Étienne Chambaud / Kadist Art Foundation

 liens

Kadist Art Foundation

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Jeune artiste croisé à deux reprises en 2009 (au Palais de Tokyo pour un module - cette pièce laissée pour un mois à un créateur émergent - et à la Fondation d’entreprise Ricard où il était sélectionné pour le Prix annuel), Étienne Chambaud bénéficie d’une initiative singulière de la Kadist Art Foundation. En effet, le lieu parisien s’est associé à deux autres fondations (la David Roberts Art Foundation à Londres et la Nomas Foundation à Rome) pour proposer, aux mêmes dates, trois versions de la même exposition personnelle.

Les Restes
(courtesy de l’artiste)

Si le travail du Français n’est pas forcément influencé par ce dispositif (hormis pour la perception que peut en avoir le spectateur, on y reviendra), son approche se marque par une forte dimension « work in progress ». Un journal de bord de ce qui se passe dans le lieu d’exposition est ainsi tenu en direct par un écrivain (dénommé « copiste ») installé dans la salle du fond de la fondation, devant une machine à écrire et au milieu de socles et modules de toutes formes mais uniformément blancs (l’installation complète portant le joli nom de Le Récif). Cet espace est parfois investi par des comédiens qui, en venant répéter ici, préparent une future représentation ou par un modèle qui vient poser nu. Autre manifestation de cet aspect, Les Restes, support de chêne, est progressivement râpé et les copeaux ainsi extraits sont posés à son sommet.

Intrigué par le dispositif face auquel il se trouve, le spectateur est évidemment tenté, dans une posture quasi-narcissique, d’aller lire sur la machine à écrire la manière dont le « copiste » a relaté son entrée dans la fondation, a retranscrit sa présence et a interprété sa perception des pièces. Après avoir ainsi nécessairement participé à la mise en place de l’œuvre, la présence des Instruction Pieces (feuilles A4 sur lesquelles Chambaud a imprimé des énoncés indicatifs : « someone shall walk by and show indifference », par exemple) renforce l’idée d’une forme de manipulation par l’artiste. Ce dernier, non content d’avoir prévu la marche à suivre avec ces Instruction Pieces, paraît nous utiliser pour réaliser sa nouvelle création puisque la compilation des pages tapées par les copistes constituera un catalogue à paraître. Pour autant, cette manipulation ne se ressent pas comme quelque chose de malsain car on se dit aussi que d’autres, à Londres et Rome, doivent expérimenter des impressions approchantes. Ce sentiment d’appartenance à un ensemble qui dépasse notre simple gêne potentielle en la transcendant peut aussi s’interpréter comme la réussite de la démarche artistique d’Étienne Chambaud.

François Bousquet
le 23/04/2010

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