Mouse on Mars

Faste week-end puisque après Laub et Rechenzentrum hier, nous nous dirigeons en nombre vers Hasselt, dans la sympathique et dynamique salle du België, pour y retrouver avec joie Andi Toma et Jan St Werner que j’avais personnellement déjà vus 3 fois, toujours avec le même bonheur, notamment lors d’un concert mémorable au Botanique en 1997. Avec la sortie de leur cinquième album Idiology, le groupe a remercié son batteur et remisé la guitare pour se recentrer vers une formule en duo aux machines. Et elles sont nombreuses, ces machines, on est loin du simple laptop. Pour un résultat véritablement enthousiasmant, une euphorie de sons superposés, de rythmes variés, évolutifs et de mélodies imparables.

Chez Rechenzentrum, les variations empêchaient de suivre le fil ; ici, au contraire, elles constituent la trame même d’une prestation en tous points exaltante et pour tout dire franchement irrésistible. Qu’ils manient des sons "classiques" avec originalité et virtuosité ou proposent avec la même réussite des schémas innovants, ils prouvent s’il en était besoin qu’ils figurent parmi les maîtres incontestables du genre. Mais représentent-ils un genre particulier ? Rien n’est moins sûr, car leurs morceaux sont à ce point diversifiés qu’ils n’appartiennent qu’à eux et rechignent à toute catégorisation. Mouse on Mars fait du Mouse on Mars, voilà tout ; en disque, c’est déjà très bien, mais en live, c’est incroyablement percutant. Qu’ils continuent longtemps ainsi, pour notre plus grand bonheur.

Juste un mot pour signaler que cet excellent concert était précédé d’une bouillie sonore inepte délivrée par un bruxellois répondant au nom immodeste de Benjamin Franklin. Pénible et sans intérêt. A fuir.

Gilles Genicot
le 17/12/2002