William Parker

 date du concert

17/01/2003

 salle

Espace André Malraux,
Le Kremlin Bicêtre

 tags

Espace André Malraux / William Parker / William Parker Quartet

 liens

William Parker

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Pyramid trio : William Parker (contrebasse) + Hamid Drake (batterie) + Roy Campbell (trompette, flûtes, voix).

Roy Campbell commence au pipeau, accompagné par une section rythmique de plus en plus puissante au tempo de danse africaine, pour une longue fuite en avant. Puis la mélodie s’arrête, William Parker continue de tenir le rythme pendant que Hamid Drake vient marteler ses fûts en contrepoint. Puis Roy Campbell revient dans le jeu par un thème lugubre à la trompette, au tempo plus lent que ses partenaires, puis se laisse progressivement gagner par la griserie de la vitesse.
Après ce long premier morceau, les suivants auront des formats plus courts : William Parker s’essaie à une flûte africaine, bientôt accompagné par Roy Campbell à la flûte traversière (il fausse les sonorités, attaque les notes de manière inhabituelle en soufflant dans l’instrument), mais le mariage n’est pas parfait. Roy Campbell apparaît comme un élément perturbateur, qui vient rajouter au gré de son inspiration des composantes supplémentaires au morceau en chantant, en agitant des grelots, ou en soufflant dans un appeau.

Trio X : Joe McPhee (saxophone, trompette) + Dominic Duval (contrebasse) + Jay Rosen (batterie).

Alors qu’on a souvent vu Joe McPhee dans le cadre de ses collaborations françaises (Lazro, Tchamitchian...) ou bien en invité de luxe dans The Thing de Mats Gustafsson ou le Tentet de Peter Brotzmann, c’est la première fois qu’on le voit avec son propre groupe, et l’attente est grande. Pourtant, quand ses partenaires prennent place, une inquiétude surgit. Le batteur, en chemise de couleur, arbore une moustachette de séducteur latin, et le bassiste, ventripotent, crâne dégarni et cheveux blancs flottant dans le cou, portent t-shirt noir près du corps et lunettes noires qui trahissent un côté arty : tous deux semblent droit sortis de l’orchestre du piano-bar le "Blue Light". Heureusement nos craintes se révéleront totalement infondées. Les trois musiciens (McPhee au sax soprane) se lancent dans un brouhaha frifri-jazz ou chacun a un rôle égal, d’abord lent, par nappes, puis les flots de sons se font plus heurtés et violents. McPhee alternera avec le sax alto puis la "pocket trumpet", dont il tire des petits chuintements, en la bouchant de la main. Dominic Duval utilise tous les procédés pour s’attaquer à son instrument, introduisant des baguettes entre les cordes, jouant à l’archet, utilisant une pédale d’écho, et produisant par moments des riffs de basse aux sonorités "hardcore". On reconnaît les bons groupes de free-jazz à ce qu’ils ne donnent pas l’occasion au public d’applaudir pendant les morceaux : le Trio X est assurément un grand groupe de free.

William Parker quartet’s "raining on the moon" : William Parker (contrebasse) + Rob Brown (saxophone) + Lewis Barnes (trompette) + Hamid Drake (batterie) + Leena Conquest (chant).

La soirée Vision de l’an dernier nous avait laissé un souvenir mitigé de la prestation de Parker et Drake accompagnés d’une chanteuse, et nous attendions donc peu de ce concert. Mais nous avons été conquis par Leena Conquest !
Elle nous évoque ces chanteuses de soul des années 70, et danse et pousse sa voix comme un instrument. William Parker et Hamid Drake s’occupent de la rythmique groovy et reggae, Rob Brown et Lewis Barnes échangent sans cesse regards et signes de tête , mais savent aussi se pousser sur le côté quand Drake et Parker se lancent dans une joute qui rend Barnes hilare.
Parker est plus disert que lors du premier concert, et dédie un titre à une militante défendant les droits civiques, ou explique le titre d’une de ses chansons, James Baldwin to the Rescue, en faisant référence au super héros de sa jeunesse, un écrivain de Harlem qui se battait pour les droits des minorités. Ce morceau sera d’ailleurs le point d’orgue du concert, avec un Hamid Drake qui finit seul en tenant le rythme marquant de la chanson.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 18/01/2003

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