Jan Jelinek

On avait déjà croisé Jan Jelinek sur divers disques, aux côtés de Pole sur les compilations Staedtizism, tantôt sous son propre nom, tantôt caché derrière l’un de ses autres projets, Gramm et Farben, mais nous ne l’avions jamais vu en concert. Raison suffisante pour faire le déplacement ce jour dans le cadre d’une soirée étroitement liée au label  scape de Stefan Betke.

En effet la soirée commençait par un DJ set de D.Meteo que l’on avait déjà pu apprécier dans un tout autre exercice puisque celui-ci était à la guitare sur R, le dernier album de Pole à ce jour. Un set éclectique, généralement groovy, avec un passage très hip-hop qui nous surprendra un peu tout en restant cohérent sur l’ensemble de sa prestation, et un final très dub, fidèle au label.

C’est vers 23h30 que Jan Jelinek prend place derrière son laptop alors que la salle est assez peu remplie. On aura quelques difficultés à rentrer dans son jeu avec une première moitié de concert là encore très groovy, dansante au tempo retenu composé de cliquetis, aux sonorités sans originalité et une musique manquant globalement de personnalité, donnant l’impression que le musicien construit du groove au kilomètre.
Heureusement il changera de style en milieu de concert : si le tempo reste le même, celui-ci se voit complété par de nombreux éléments empruntant au jazz et à la musique improvisée : on retrouve la rythmique d’une vraie batterie, une mélodie hésitante au xylophone, le tout donnant une énergie nouvelle et authentique. On aura ensuite droit à un petit passage plus orienté ambient-electronica avant de revenir au jazz avec un très beau dernier morceau, intégrant les craquements et grésillements qui ont fait l’originalité de la musique de Pole à des mélodies d’orgue.

Il ne s’agissait pas là d’un concert renversant, ni d’une révélation qui nous poussera à nous plonger dans les disques de l’artiste, mais d’un set agréable.

Fabrice ALLARD
le 03/03/2003