(Ash International / La Baleine)
05/07/2010
Electronique
Drone / Expérimental / Live
Ash International / Drone / Expérimental / Live / Thomas Ankersmit
Nous avions été agréablement surpris, pour ne pas dire sous le charme suite au set que Thomas Ankersmit proposait au festival Présences Électronique en mars 2009. C’était la première fois qu’on le voyait sur scène, on le découvrait alors, et nous avons aujourd’hui la possibilité de retrouver l’ambiance live de l’artiste néerlandais grâce à cet enregistrement d’un concert qu’il donna à Utrecht en novembre 2007.
La sortie de cet album live est un petit événement dans la mesure où il s’agit du premier album solo de l’artiste. Étonnant alors qu’à 30 ans Thomas Ankersmit a déjà quelques années de pratique et une certaine reconnaissance, mais le néerlandais semble privilégier les performances live, tout en étant très actif dans le milieu de l’art contemporain avec des installations sonores.
On retrouve sur cet enregistrement tous les éléments qui composaient le set de Présences Électronique. Thomas Ankersmit se produit au saxophone, synthés analogiques et ordinateur, combinant tous ces éléments afin de produire une musique qui va piocher dans l’improvisation, les drones, l’ambient ou encore une electronica expérimentale, faite de glitchs et cassures. Live in Utrecht se compose d’une piste unique de près de 40mn qui se révèle excitante de bout en bout, pleine de relief, de fourmillements, de vie, mais aussi de développements justement dosés. Chez Ankersmit le drone n’est pas une fin en soi, juste sa manière de créer des nappes et textures ambient qui sont rapidement enrichies de souffles, craquements et grincements. Sa façon de jouer, de composer avec les erreurs numériques est assez bluffante, avec ses bruitages jetés en pâture pour apporter de la matière, ses grincements oscillants et jouant avec la stéréo pour se révéler hypnotiques, ou encore ses frétillements quasi rythmique donnant une impression de densité et de fourmillement.
Le concert débute en privilégiant l’acoustique avec dans une premier temps des drones flottants, et très vite l’électronique s’en mêle, tant pour traiter les sonorités du saxophone que pour apporter vie, textures et richesse. À mi-parcours, après de nombreuses variations autour de ces drones de cuivre, Ankersmit se concentre sur l’électronique avec une ambient minimale, faite de micro-sonorités, sifflements aigus et chuintements que l’on pourrait attribuer à des souffles retenus, comme si l’artiste improvisait, jouant avec l’embouchure de son instrument. Après quelques tentatives, le saxophone revient de plus belle sur les dix dernières minutes, reprenant le dessus sur l’électronique avec un son épais, puissant, avant de s’effacer dans un drone épuré.
Artiste rare et de qualité, avec ici un excellent témoignage de ses performances lives. A noter que les occasions de voir Thomas Ankersmit en 2011 ne devraient pas manquer puisque des concerts sont déjà prévus à la Gaîté Lyrique et aux Instants Chavirés. Nous y reviendrons donc très bientôt.
le 20/12/2010