Le Vrai Sang

 auteur

Valère Novarina

 metteur en scène

Valère Novarina

 date

du 05/01/2011 au 30/01/2011

 salle

Théâtre de l’Odéon,
Paris

 appréciation
 tags

Théâtre de l’Odéon / Valère Novarina

 liens

Théâtre de l’Odéon

 dans la même rubrique
du 20/05/2025 au 24/05/2025
Une Ombre Vorace
(Théâtre Silvia-Monfort)
du 01/04/2025 au 10/04/2025
Painkiller
(Théâtre de la Cité Internationale)
du 18/01/2025 au 06/04/2025
Les Idoles
(Théâtre de la Porte Saint-Martin)
du 20/03/2025 au 26/03/2025
Mode d’emploi pour metteur en scène israélien en Europe
(Théâtre Paris-Villette)

Avec cette nouvelle création, on reprend langue avec Valère Novarina dont nous n’avions plus de spectacle depuis trois saisons. Tout juste terminé d’écrire, Le Vrai Sang reprend tous les atours traditionnels des pièces du dramaturge suisse : noms farfelus des personnages (La Machine à livrer l’homme, la Femme en Déséquilibre, l’Acteur fuyant autrui, l’Homme hors de lui…), absence de véritable trame narrative, déconstruction de la syntaxe et de la grammaire et, surtout, jeu sur le langage truffé de néologismes. Comme souvent, il est impossible de décrire l’argument d’une pièce qui en est quasiment dépourvue et on se limitera à citer quelques échos à une représentation de Faust que l’auteur a vu enfant, des moqueries un peu faciles des formules politiques type « l’avenir est devant nous », une succession de pas de danse magistralement interprétés par Manuel Le Lièvre ou une caricature à gros traits des « sondologues » sous des airs d’un médecin tiré des comédies molièresques.

Au-delà de ces mentions, l’alternance entre monologues et partitions à plusieurs, entre morceaux chantés, interventions musicales et texte dit permet d’écarter l’habituel sentiment d’une logorrhée verbale un peu vaine que peut distiller l’écriture de Novarina. Au surplus, les comédiens (au sein desquels on apprécia davantage les intervenants masculins que féminines) ne donnent pas l’impression de se livrer à des moments de bravoure récitative tandis que la mise en scène intègre astucieusement décors et accessoires, apportés au fur et à mesure par des « ouvriers », de telle sorte que le plateau est, au diapason du langage, continuellement en mouvement. De même, sons (accordéon, violon, piano) et couleurs (costumes rouge et blanc, peinture de Novarina lui-même en arrière-scène) sont intelligemment utilisés pendant que « sens » et « sang » jouent sur leur homophonie, le second étant présent à plusieurs moments du spectacle (fontaine à jet rouge, tentatives de meurtre…).

Pour autant, demeure la sensation frustrante qu’à peine le plaisir du bon mot ou de la belle association d’idées éprouvé, il s’échappe déjà pour laisser place à un autre. Au reste, l’auteur lui-même ne paraît pas complètement dupe de son écriture et de ses effets, lui qui fait clore sa pièce par « Regardez comme le langage se déchire/Et comme toute chose disparaît une fois dite ».

Autres dates :
 8 février 2011 : Phénix - Valenciennes
 du 15 au 18 février 2011 : Rose des vents - Villeneuve d’Ascq
 22 et 23 février 2011 : Trident - Cherbourg
 17 mars 2011 : Scène nationale Évreux - Louviers
 24 et 25 mars 2011 : Comédie de Reims
 29 et 30 mars 2011 : Forum - Meyrin
 du 12 au 16 avril 2011 : TNP - Villeurbanne
 du 19 au 21 avril 2011 : Comédie de Clermont-Ferrand
 du 19 au 21 mai 2011 : Saint-Denis de la Réunion

François Bousquet
le 18/01/2011

À lire également

du 25/09/2002 au 20/10/2002
Vous qui habitez le temps
(Théâtre Naldini)
du 20/09/2007 au 30/09/2007
Illusions Comiques
(Théâtre de l’Odéon)
du 08/01/2009 au 08/02/2009
Gertrude (Le Cri)
(Théâtre de l’Odéon)
du 11/02/2019 au 02/03/2019
Notre Parole
(Théâtre de la Cité Intern)