(12k / Metamkine)
16/11/2010
Electronique
12k / Ambient / Marcus Fischer
Comme souvent chez 12k, Taylor Deupree a fait le choix de signer un nouvel artiste opérant dans un style convenant parfaitement à l’esthétique générale du label : minimalisme travaillé, conjonction de bribes sonores issues d’instruments divers et d’apports électroniques, grand soin apporté à la dimension visuelle du disque (c’est l’auteur lui-même qui a réalisé la photographie de couverture).
Au reste, comme ce cliché, pris à l’aide d’un vieux Polaroid, la musique de Marcus Fischer part régulièrement d’instruments trouvés dans un entrepôt ou autre lieu cimetière d’objets. Ainsi, piano et métallophone usagés sont recrutés pour être mis en regard des guitares délicatement jouées et des micro-textures électroniques. Mais, contrairement à ce qu’une telle description pourrait laisser imaginer, on est frappé, dès le titre d’ouverture, par la grande luminosité des compositions du musicien de Portland dont il s’agit ici du premier album. De fait, quelque soit l’instrument intervenant (outre ceux déjà cités, on peut relever un mélodica, une harpe ou un ukulélé), la tessiture conférée aux éléments leur donne un côté métallique et scintillant. Pour nous faire mentir néanmoins, Fischer sait également assombrir certaines basses (Cascadia Obscura, fidèle à son titre) mais, bien vite, une guitare réapparaît pour, par ses cordes pincées, apporter cette luminosité qui s’avère la marque de fabrique de l’États-unien.
À côté de cette coloration particulière, l’utilisation d’instruments vintage constitue donc l’autre point fort de Monocoastal, permettant aux morceaux de l’album de connaître de tremblements et hésitations propres à l’usage peu assuré d’instruments peu habituels (Shape To Shore). Sous cet aspect, la combinaison de ces bruissements avec les frémissements propres aux textures ambient minimalistes conduit à produire un ensemble d’une beauté discrète mais bien réelle.
le 08/03/2011