29/03/2003
Centre Pompidou,
Paris
Après déjà avoir bien entendu parlé de Fischerspooner l’an dernier, impossible de les rater maintenant avec la réédition de leur album ce mois-ci chez Capitol, avec campagne de promotion à la hauteur des ambitions du duo, et deux concerts au Centre Pompidou. Plutôt que de concert, on parlera ici de show, puisqu’il s’agissait en grande partie de play-back, d’éclairages, de paillettes et de costumes.
Casey Spooner au centre de la scène, entouré de quatre danseuses et deux choristes, les cônes de lumières virevoltent dans tous les sens et nous en mettent plein la vue. Le play-back également nous éblouit par son approximation, tout comme les danseuses et leur chorégraphie.
Tout est fait à la légère, et chaque personne sur scène adopte la petite maxime écrite sur quelques uns de leurs t-shirts : "Artists May Have Fun". Qu’importe le public qui est prêt à payer pour se faire insulter s’il ne joue pas lui aussi le jeu en faisant semblant d’admirer la fausse star.
Le public est donc invité dès le début à venir au pied de la scène, et regrettant que certains de bougent pas, Spooner viendra au milieu du public en grimpant de siège en siège, avant de se laisser glisser en bas des gradins. Son micro lui sert juste a soupirer à la fin d’un morceau pour montrer que la chorégraphie était épuisante, un technicien qui est là pour les aider, leur apporter à boire, fait en réalité partie de la troupe et danse lui aussi, et toutes les coulisses en général sont transposées sur la scène. Ainsi les danseuses se changent sur place, et Spooner va même jusqu’à changer de tenue pendant qu’il chante, perché sur un élévateur, tel un prêtre en chaire.
Le spectacle est quand même construit sur une lente montée vers le grandiloquent, le technicien étant d’abord pris de convulsions avant de cracher du sang noir, et Spooner adoptant petit à petit des tenues de plus en plus trash.
L’ensemble fait plus penser à une comédie musicale qu’à autre chose, une sorte de croisement entre Giorgio Moroder (disco et dance des années 70-80) et Kimera (maquillage exubérant et show), avec lancé de paillettes et serpentins en fin de concert.
Bien sur, avec un seul album qui ressort tous les ans dans une nouvelle version, le répertoire de Fischerspooner est un peu restreint. Ainsi au bout de 40 minutes, on sent venir la fin avec le tube Emerge. On aura ensuite droit à un rappel, puis, sous les applaudissements Spooner propose de rejouer Emerge. Le groupe commence et s’arrête net, regrettant un manque de participation du public, trop sage. Sous les sifflements il revient pour une nouvelle chorégraphie sur leur tube, après quoi tout le monde quittera la scène, Casey lançant alors un "Goodnight and fuck you".
Toi aussi Casey, toi aussi !!
le 30/03/2003