17/04/2003
Guinguette Pirate,
Paris
Une petite soirée electronica et post-rock ce soir à la Guinguette Pirate avec FortDax qui vient de sortir son album Folly chez Tugboat, puis Tarentel, un groupe rare puisqu’il s’agissait ce soir de leur premier concert en France.
Darren Durham, le seul homme derrière le projet FortDax débute la soirée un peu après 21h en prenant place derrière quelques machines. Ne connaissant pas cet artiste, nous découvrions ce soir cette electronica mélodiques aux sonorités un peu kitsch. Une boite à musique en guise d’ouverture, puis de grosses nappes faites de souffle et de choeurs dignes d’un film de science-fiction. Un premier titre ambient pour commencer une lente montée vers des terres plus escarpées. En effet il enchaîne avec Senior Prom In Indigo (For Ole Risom), ponctué par une lourde basse et des cordes synthétiques.
Une bonne partie de Folly sera jouée ce soir, et notamment Sakura, avec un chant aux consonances asiatique assuré par Cotton Casino, par ailleurs membre de Acid Mothers Temple. Petit à petit la tension monte, et si tous les morceaux sont très mélodiques, les rythmiques prennent de l’importance et Darren joue sur d’habiles contrastes : une boite à musique et une basse sur Both Mirror And Armour, une mélodie pointilliste et une rythmique aride sur Oxenfolly.
Dans l’ensemble un concert bien sympathique même si l’utilisation de sonorités un peu cheap nous gêna sur quelques titres, comme les choeurs de We Cach Cama, Su Jaan Am.
Si Darren jouait chaque morceau de façon indépendante, Tarentel nous a agréablement surpris avec une longue plage d’une petite heure non stop. Ne connaissant que les premières oeuvres du groupe, on sera étonné de voir sur scène clavier et laptop. C’est pourtant au laptop que commence à jouer Jefre Cantu-Ledesma avec une intro ambient grésillante du plus bel effet, sur laquelle viendront de poser les notes de guitare. Du coup le son de Tarentel prend une autre dimension, plus dense, le vide étant comblé par quelques glitchs, quelques bruits créées avec les guitares, mais surtout une superbe rythmique assurée par Jim Redd (batteur de Sonna) venant en contrepoint des mélodies.
On pense bien sûr à Labradford avec cette musique contemplative, en apesanteur, mais Tarentel sait aussi faire rugir ses guitares quand il le faut. On sera néanmoins réservé sur la fin du concert, plus classique, mais assurant un retour au calme avant de conclure.
Le public en redemandant, ils reviendront pour When We Almost Killed Ourselves (part 2) en guise de rappel, un vieux titre qui n’emporte malheureusement pas notre suffrage, mais ce concert fut néanmoins une excellente surprise et laisse présager du meilleur pour l’avenir.
le 20/04/2003