25/04/2003
Centre Pompidou,
Paris
Rencontre entre Patrick Codenys, fondateur de Front 242, et du plasticien Kendell Geers qui prend forme sous le nom de Red Sniper pour une performance alliant image et musique. Mis à part quelques têtes que l’on croise lors de soirées plus ou moins indus, le public nous surprend un peu. Un public qui se sera peut-être trompé de soirée puisque quelques uns quitteront la salle pendant la performance.
En fond de salle, une grande table sur laquelle est installé le matériel. Les deux hommes prennent place pendant qu’une nappe grave se faire entendre et qu’un écran descend juste devant eux. Il n’y a donc rien d’autre à voir que les vidéos, mais on devine qu’une interaction avec des éclairages va avoir lieu puisque des murs de spots sont installés derrière l’écran.
Cela commence plutôt bien avec un film typé années 50-60 dans lequel des acteurs se retourne vers la caméra, et le public se sent observé. On entend des cris, un coup de feu, un homme armé fait son apparition en regardant le public et l’on a alors l’impression que la suite de la séance sera vue, de la même façon, par cet homme mystérieux.
Malheureusement la suite fut beaucoup moins intéressante. Si le lien entre musique et vidéo était assez évident, il nous paru par contre un peu facile. Des séquences de films connus sur lesquelles l’image boucle, est diffusée à l’envers faisant cligné les yeux d’un acteur ou mettant en avant un geste, une expression qui normalement ne parait pas aussi flagrante. On aura également droit à la diffusion de Apocalypse Now en accéléré, y compris au niveau des dialogues, et quelques morceaux basés sur des scènes de Orange Mécanique, Le Dictateur, ou encore L’Exorciste.
En milieu de set l’écran se relève et les spots s’allument, aveuglant le public, puis retour à la normale avec une scène bien connue du 11 septembre 2001 jouée à l’envers. Pour terminer, c’est une photo de la salle, des spectateurs, qui est affichée sur l’écran, prise à notre insu, sans que l’on s’en rende compte, pendant que les spots nous aveuglaient.
On regrettera que cette performance présente les morceaux de façon découpée, sans véritable lien entre ceux-ci, laissant l’écran noir entre chaque scène. Ceux-ci alternaient entre ambient, électro-indus et passages expérimentaux qui ne présentaient d’intérêt qu’avec la diffusion d’images.
Une impression générale mitigée donc, des vidéos fonctionnant sur le trio violence, sexe, et sang, quelques passages humoristiques mais qui souffrait globalement d’un manque de nouveauté et de renouvellement.
le 26/04/2003