Pole

La première partie de la soirée fut animée par un duo de Lund (ville étudiante proche de Malmö) nommée Max Palax & Tobias Tott. Ils démarrèrent de façon calme : de petits bips au rythme semblant aléatoire se faisaient entendre par ci par la.
Puis ils exercèrent un remplissage sonore de plus en plus insistant, les bips se resserrant de plus en plus, pour finir brutalement sans qu’on s’y attende.
Le public était assis calmement tout en semblant très attentif à ce qu’ils entendaient. L’ensemble était plutôt pas mal mais avait un petit air de déjà entendu....

Après une demi-heure d’attente, Pole arriva. Stephen Betke est est un personnage plutôt jovial et ouvert n’hésitant pas a rester dans la salle après le concert pour discuter avec le public et prendre un verre ;
Il a commencé son set en surprenant tout le monde : au lieu de se mettre sur scène, la ou tout le monde l’attendait, il s’est installé sur une petite table au fond de la salle a côté de la table de mixage. Il fallut donc quelques minutes au public pour se rendre compte que ce n’était plus un disque qui était diffusé mais bien le concert qui avait commencé, malgré le démarrage de la projection vidéo.
Il nous avouera plus tard qu’il aime jouer de là car c’est pour lui le meilleur moyen de maîtriser complètement le son. L’effet de surprise qu’il produit ainsi l’amuse également.

Sa musique était basée sur une rythmique dub relativement classique, mais là où il se démarque, c’est par son ajout, via un mixage précis de sons très maîtrisés, même si bruitistes par moments, créant ainsi un ensemble presque expérimental, tout en restant dansant, et une atmosphère profonde.
Sur la scène, on pouvait voir des projections vidéos d’un artiste suédois. Un montage de boucle montrant des engins motorises (voitures, avions, grand huit...) avec split screens multiples et filtrages de couleurs, le tout séquencé et mixé en direct.
Stephan Betke nous expliquera ne pas trop avoir l’habitude de travailler avec des projections, d’autant plus qu’il ne connaissait pas le travail du vidéaste, mais que ce fut, pour lui, une agréable surprise. On pouvait d’ailleurs le voir jeter des coups d’oeil à l’écran pendant son set qui étaient toujours suivis de grands sourires.

Dans le public, différents comportements pendant le concert : certains, emportés par les rythmiques dansaient sans se soucier du reste, d’autres, calmement assis sur leurs chaises, avaient les yeux rives sur l’écran, et le reste, agglutiné autour de l’établi de travail de Pole, admiraient la précision de ses gestes en essayant de faire le lien entre le son entendu et le bouton tourné.
Après de chaleureux applaudissements, Pole revint sur scène pour un rappel plus ambient que dansant finissant ainsi la soirée dans le calme.

Bertrand Caron
le 20/04/2001