Fonogram

Croisé l’an passé sur un split 3" paru sur Awkward Silence (et quelques années après la séparation de One Second Bridge), Fonogram passe au stade du véritable long-format avec cette édition limitée à 100 exemplaires, sortant en CDr sur The Land Of. Entre les inflexions shoegazing que nous livrait le duo et les trois morceaux ambient publiés en 2010 en solo, on se demandait quelle direction allait prendre Vicente García Landa pour cet album.

En bonne logique, c’est plutôt la seconde qui est privilégiée avec un travail sur les textures mâtiné d’apports de guitare ou de jeu sur l’oscillation des nappes. Cependant, le format des morceaux (de trois à sept minutes) fait que cette ambient diffère un peu de ce à quoi on peut être habitué par ailleurs, ne s’épanouissant pas forcément dans la durée, mais plutôt dans l’instrumentation et l’agencement. Sous cet aspect, Fonogram peut introduire en plein milieu d’un titre une batterie et une pédale d’effets pour basculer dans un style autre, après un début plus cotonneux (Nubes 1 & 2) ou frapper ses toms tandis que des accords de synthé résonnent (Light & Dark).

Si la variété qui résulte ainsi de ce constat est grandement à mettre au crédit du Mexicain, on relèvera en revanche que les essais au chant ne sont pas les plus probants (Victory Days, trop répétitif dans sa mise en concurrence spoken word-guitare grattée, Come On, Vamos un rien trop emphatique). Heureusement minoritaires, ces titres ne viennent nullement jeter le discrédit sur le restant d’un album assurément intéressant.

François Bousquet
le 30/09/2011