27/05/2003
Espace Console,
Paris
Bien qu’il s’agisse un peu toujours des mêmes, on était quand même content d’aller ce soir à Console pour revoir Aoki Takamasa dont la musique est toujours un ravissement, mais surtout pour voir Mitchell Akiyama, croisé notamment sur la compilation et première sortie du label Peter I’m Flying.
Egalement annoncés, plusieurs vidéastes ouvraient la soirée qui commençait déjà relativement tard. On verra donc de très belles vidéos de Ryoichi Kurokawa et Yuki Kawamura, abstraites dans un premier temps, puis cherchant l’abstraction dans des éléments réels (ciel, nuages) ensuite, avec comme en musique une mise en relief, en mouvements par des effets numériques, des découpes, le tout mis en musique entre autre par Yoshihiro Hanno.
On a alors largement dépassé les 22h lorsque commence le premier concert. On a alors la surprise de voir s’installer O.Lamm, The Konki Duet et Minifer et quelques autres musiciens. Le doute s’installe, et puis le premier titre l’estompe rapidement. Il s’agit de Random Veneziano, sous une autre configuration que celle que l’on avait pu apprécier quelques jours plus tôt puisque Hypo et Notre Travail Bénéfique ne sont pas là. Ce nouveau concert nous apparaîtra plus carré, moins bricolé, mais pourtant aussi un peu moins efficace, aux mélodies moins faciles. La nouveauté évidente, c’était la présence de Zoé, l’autre moitié de The Konki Duet qui apportait parfois de jolies mélodie de guitare.
Par contre on regrettera que ces "invités", que l’on avait déjà vu une dizaine de jours avant passent en premier, au détriment d’artistes annoncés pour lesquels on faisait le déplacement.
Heureusement, Mitchell Akiyama jouait juste après, et ce fut un ravissement. Il s’installe et commence par nous expliquer ce qu’il va faire : improviser à la guitare pendant qu’une partie enregistrée est diffusée par le laptop.
Quelques graves ronronnements, bruit de timbale pour commencer en douceur, puis de magnifiques nappes de guitare semblent flotter, rester en suspension. Crépitements et autres glitchs viennent alors durcir le son, provoquer quelques montées et contraster avec le son toujours soyeux de la guitare. Après un retour au calme il relance la machine avec une grosse texture saturée dans laquelle s’est immiscée la guitare, devenue à peine perceptible.
Des projections étaient diffusées pendant ce set, parfois abstraites aux subtiles évolutions tandis qu’a un autre moment des gens marchaient, se croisaient, flous, comme des fantômes, impersonnel et froid.
Encore une petite pause pour installer le matériel et assurer les branchements des deux laptops de Yoshihiro Hanno. Il commença son concert de façon agréable avec mélodie de piano déconstruite, créant de petites cascades de notes, puis un travail similaire avec des voix. Dans un deuxième temps, ce fut une musique plus électronique, presque dansante, mais pourtant sans rythme. Encore une fois, c’est dans le découpage, le hachage d’une mélodie très groovy que se créait le rythme.
On abandonna alors la salle pour prendre le dernier métro, regrettant de ne pouvoir voir Aoki Takamasa.
le 08/06/2003