Four Walls

 date du concert

27/06/2003

 salle

Instants Chavirés,
Montreuil

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Four Walls / Instants Chavirés

 liens

Instants Chavirés

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Pour la clôture de la saison, les Instants Chavirés accueillent des habitués des lieux, qui ont drainé lors de leurs précédentes venues un public nombreux et enthousiaste. La petite salle traditionnellement surchauffée au mois de juin est une nouvelle fois remplie, et ce par une population assez jeune et habituée des concerts rock, ce qui peut surprendre pour un groupe que l’on relie plutôt à la scène improvisée anglaise. Ce doit être l’effet Luc Ex.

Le concert commence sans cérémonial, les musiciens étaient sur scène pour régler leurs instruments, et les réponses de l’un à l’autre indique tout d’un coup que quelque chose prend forme. Ce ne sont au début que des suites de quelques mesures jouées par un seul, et qui permettent à un autre de rebondir, et ainsi de suite. Puis Phil Minton embraie sur un air connu, et est tout de suite rejoint par Veryan Weston qui aligne les mesures de piano qui vont bien. Ces moments où le groupe joue ensemble un standard ne durent pas. Quand l´accord est trouvé, il n’a déjà plus d’intérêt, et un musicien brise bien vite l’harmonie, comme si la machine ne pouvait être qu’en état de déséquilibre, sous peine de s’immobiliser.

Le medley comme ligne esthétique ? Pas simplement, la variété de sons est celle que l’on retrouverait à marcher dans la rue d’une grande ville, où sur quelques mètres on entend une mélodie échappée d’une fenêtre et des bruits de voiture et de travaux, le tout se mélangeant dans un grand brouhaha. Four Walls est le pendant de cette diversité, et reproduit en musique une fenêtre ouverte sur le monde. Il en résulte un mélange de refrains écourtés et d’envolées free-improv.

On en était resté à un souvenir de Phil Minton jouant les Donald Duck, et on le retrouve prenant beaucoup de plaisir à de vraies chansons, contrefaisant des voix et des accents. Weston et Vatcher ne sont d’ailleurs pas en reste pour faire les backing vocals parodiant on ne sait quel patois. Michael Vatcher, toujours hilare, est sûrement celui qui montre le plus son plaisir à jouer avec ses camarades, et convie le public à les applaudir. Son jeu de batterie tout en accélérations brusques et ses percussions faites-maison méritent cependant tout autant leur part de louanges, et comptent beaucoup dans la qualité de ce concert.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 04/07/2003