Obfusc

Alors qu’il s’agit déjà de son troisième album sur Boltfish Recordings, ce n’est que la première fois qu’Obfusc est évoqué sur ces pages. De fait, nous n’avions pas prêté attention à ses deux premiers longs-formats et ce n’est que par le biais d’un 7" paru il y a deux ans sur Static Caravan (avec le morceau Inverted Island qu’on retrouve ici) que nous avions découvert le New-Yorkais.

Séduits alors par son electronica mélodique, nous le sommes à nouveau sur la durée d’un album qui mêle avec réussite apports électroniques (rythmiques, mélodies) et contributions réelles (bribes de voix féminine sur certains morceaux - Hologram Grip, Language Of Memory -, notes de guitare électrique et basse bien arrondie savamment incorporées). Tandis que les premiers constituent le socle de chaque titre, les secondes permettent de leur donner davantage de corps (Oceanic Glow, Inverted Island) et de composer un disque parfaitement cohérent.

De surcroît, afin de renforcer ce dernier aspect, Joseph X. Burke a écrit ses morceaux de telle sorte que l’enchaînement de l’un à l’autre est quasi-imperceptible, conduisant l’auditeur à une sorte de voyage ininterrompu de trente-six minutes. Tout juste font exception quelques morceaux aux caractéristiques plus marquées comme Our Signals Coalesce avec sa basse et ses pulsations plus sourdes ou le caudal Endless Rhyme qui, assez logiquement, clôt l’album dans une arythmie lumineuse. Au sortir de ce long-format, on se trouve donc pleinement convaincu par Obfusc et presqu’honteux de ne pas s’être penché plus tôt sur le talent de ce musicien.

François Bousquet
le 13/02/2012