Festival Fruits de Mhère : M. Gustafsson - T. Hodgkinson - K. Matthews - M. Tétreault

 date du concert

02/08/2003

 salle

Colline de Didier,
Brassy

 tags

Colline de Didier / Festival Fruits de Mhère 2003 / Kaffe Matthews / Martin Tétreault / Mats Gustafsson

 liens

Kaffe Matthews

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Mats Gustafsson (saxophone) - Peter Hollinger (batterie) - Tim Hodgkinson (guitare)
Ce trio est d’entrée de jeu prometteur, car chacun de ses membres a un parcours de touche-à-tout qui laisse beaucoup d’incertitude sur ce que peut donner la rencontre. Le concert est séparé en trois parties distinctes, qui leur permettent d’explorer des directions différentes.
Tout d’abord à fond de train, pour gagner l’adhésion du public, Gustafsson joue de son saxophone tout en puissance, avec de longues descentes d’arpèges saturés, entrecoupées de longues notes qui attendent le signal de Hollinger prenant le relais pour s’arrêter. Hodgkinson a un vrai jeu de percussionniste, tapant sur sa guitare, sur la table qui la supporte, sur des peignes métalliques introduits dans les cordes, et produit la rythmique continue qui sous-tend l’ensemble. Le deuxième morceau est beaucoup plus calme, et joue sur la finesse des sons : roulements de caisse claire de Hollinger et sonorités liquides de Gustafsson.
Le dernier morceau est à nouveau plus enlevé, et cette fois Gustafsson joue d’une flûte sur laquelle il a greffé un bec de saxophone, innovation par rapport aux derniers concerts vus de lui, qui lui permet de travailler davantage le son de la flûte avec sa puissance coutumière et d’utiliser le vibrement de l’anche qui lui donne sa sonorité toute particulière. Dans une interview récente pour le festival dont il assure la programmation à Wels à l’automne, il déclarait avoir passé de longs mois sans jouer, à simplement écouter le silence des forêts suédoises ; cela lui aura permis d’imaginer de nouvelles pistes sur lesquelles se concentrer. Hodgkinson, après avoir crié dans les micros de sa guitare, passe à la clarinette.
Ils reviendront pour un rappel qui après un début haché se poursuit en barouf monstre. Le jeu de batterie de Hollinger, qui a tenu le rythme tout le temps, contribue grandement à donner une dynamique presque rock au concert, sans temps morts ni incertitudes improvisées, et le rapproche d’un Han Bennink qui tient la pulsation de bout en bout, plus que d’un Paul Lovens qui joue tout autant sur la sonorité et la texture du son.

Michel F. Côté (percussions et électronique) - Kaffe Matthews (traitements électroniques) - Martin Tétreault (morceaux de platines)
Ils jouent presque dans le noir, au milieu du public, il est dur de savoir qui fait quoi, et le résultat final est un gros bourdonnement. Du coup, ce n’est pas facile à apprécier, surtout que jusqu’ici on avait eu l’habitude de musiciens moins électroniques, plus visuels aussi. Tétreault a abandonné son tourne-disques, il a juste une boite, contenant des fragments de vinyles et des micros de platine, qu’il trifouille sans arrêt. Pendant ce temps, Kaffe Matthews échantillonne et retraite la musique des autres musiciens à l’ordinateur.

Feu d’artifice : 0% de matière grise
Patrick Auzier (pyrotechnie) - Fabrice Charles (trombone) - Jacques Di Donato (batterie) - Isabelle Duthoit (voix) - Frederic Galiay (basse) - Jean-Sébastien Mariage (guitare)
À 23h précises, le public se rend en procession à 1km de là, à la Queue du lac, où a lieu le feu d’artifice qui est sensé réunir les festivaliers et la population locale. Physiquement, tout le monde se retrouve bien dans le même champ pour assister au spectacle, mais les commentaires entendus à la fin montrent que la scission est profonde quant à l’appréciation. Les musiciens sont très loin, indistincts, juste à côté de l’attirail des artificiers. La voix d’Isabelle Duthoit s’élève, psalmodiant des textes. Et ses compères commencent leur beau vacarme. L’ensemble nous évoque autant les tentatives de jazz-rock arty des 70ies que des sonorités de groupes post-gothiques à velléités littéraires, mais cela s’accorde plutôt bien avec la pyrotechnie. Le feu d’artifice n’est pas banal, pas de succession de belles rouges et de belles vertes, et même si on reconnaît les types de fusées pour les avoir déjà vues ailleurs, elles sont ici utilisées de manière tout à fait nouvelle. La profusion de fumigènes et de boules de feu (dont on aura ressenti l’effet de souffle et de chaleur jusque sur nos visages) donne à voir un véritable enfer, à peine adouci par la scénographie qui utilise le lac soudainement éclairé en entier comme contrepoint à l’ambiance fantomatique de la performance.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 29/08/2003

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