Bernhard Günter - Sébastien Roux

 date du concert

26/09/2003

 salle

Confluences,
Paris

 tags

Bernhard Günter / Confluences / Sébastien Roux

 liens

Bernhard Günter
Confluences

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Nouvelle soirée Electrophonic à Confluences, avec ce soir une tête d’affiche qui a rapidement acquis un statut d’artiste culte, expliquant certainement le nombre de spectateurs présents pour l’événement. En première partie, ce fut l’occasion de retrouver un ancien membre de Un Automne à Lob-Nor (le groupe s’étant dissous), dans un registre assez différent du post-rock auquel nous étions habitués.

On commencera donc par Sébastien Roux, avec laptop et guitare, accompagné aux visuels par Thomas Einfeldt. Quelques grésillements et basses, douces et hésitantes sortent du laptop de Sébastien Roux, pendant qu’il égrène quelques notes de guitare. Il s’en dégage tout de suite une atmosphère apaisante, propice à une déconnexion immédiate du monde réel.
Les quelques notes de guitare se fondent en une longue nappes sur laquelle viennent éclater, de façon très posée, notes de piano et légers bleeps aléatoires, comme des tintements, des éclats de lumière. Si l’ensemble paraît continu, comme une seule pièce en évolution permanente, quelques cassures sont provoquées quand un son qui nous accompagnait pendant quelques minutes s’arrête brutalement et que l’arrivée d’un nouvel instrument, d’une nouvelle façon de travailler le son semble signifier le début d’un nouveau morceau.
Tout au long du concert, Thomas Einfeldt diffusait des vidéos contribuant à cette impression de déconnexion avec le temps et l’espace. Presque uniquement des images de fluides, que ce soit des liquides (pluie sur le macadam, remous sur un lac, écoulement d’une rivière) ou des gaz (nuages, tourbillons), projetés dans deux carrés disposés de diverses façons (côte à côte, l’un au dessus de l’autre), tentant de créer un lien entre les deux.
Une première partie qui fut une excellente surprise et que l’on retrouvera prochainement chez 12k, ou sur N-Rec en temps que membre du duo Heller.

C’est ensuite au tour de Bernhard Günter, compositeur allemand qui sort maintenant ses disques sur sa propre structure, Trente Oiseaux. Il est déjà installé, assis en tailleur derrière ses machines tel un moine bouddhiste, lorsque le public rentre dans la salle. Celle-ci est alors plongée dans l’obscurité avec un simple spot au dessus du musicien.
Tout commence par un minimalisme rythmique puisque la première partie est composée de rapides claquements, réguliers, avec parfois quelques cassures dans le rythme, des crépitements dont certains plus forts ressemblent à de petites explosions. Ce sera notre morceau préféré. La suite fut un peu plus classique, mais toujours basée sur un minimalisme rigoureux. De longues notes de cuivres, remplacées un peu plus loin par des croisements de cordes espacés par de longs silence.
Une musique très calme donc, qui plus est jouée à un faible niveau sonore. On aura alors un peu de mal à apprécier ce concert à cause d’horribles conditions d’écoutes. Un public apparemment venu en nombre "pour voir", ne sachant pas ce qu’il allait entendre, et qui fut, pour une part, rapidement déçu. Entre les ricanements, les chuchotements, les bruits de canette posées sur le sol sans faire attention, et le ballet incessant des gens qui quittaient la salle, ce fut un véritable festival du n’importe quoi, sous le regard désolé de Bernhard Günter.
Du coup, après une grosse heure de concert, le musicien fut très largement applaudit. Il ne restait plus que les fans, et nous.

Fabrice ALLARD
le 12/10/2003

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