30/11/2003
Planétarium,
Cité des Sciences, Paris
Comme l’an dernier avec Pierre Henry, nous voici conviés à un voyage interstellaire en compagnie cette fois de Luc Ferrari et Scanner. Ambiance lunaire tant par la musique de l’anglais, que par le cadre puisque ce concert avait lieu dans la bulle sombre et parsemée d’étoiles du planétarium de la Cité des Sciences.
On se demandait ce que pouvait donner une collaboration entre ces deux hommes tant leur univers musical est différent. Musique électronique tendance ambient pour Scanner que l’on imaginait parfaitement à sa place ce soir, et musique électroacoustique et concrète pour Luc Ferrari dont on craignait des apports un peu trop abruptes.
Finalement les deux musiciens se complétaient parfaitement. Le concert commence par des voix qui semblent être celles d’astronautes qui nous parlent de là-haut. Une nappe sert de fil conducteur, des petits tintements métalliques forment une sorte de clapotis, des voix, des murmures traités font leur apparition, puis des bruitages, chuintements, frottements et autres sons concrets (animaux, pas, balle de ping-pong, etc...) rejoignent l’ensemble, le tout donnant plutôt l’impression d’explorer une nouvelle planète, de fouler des terres inconnues avec leur lot de sonorités étrangères, parfois inquiétantes. Du coup notre crainte est vite dissipée, les deux compositeurs parvenant parfaitement à faire cohabiter leurs deux univers musicaux pour en créer un nouveau particulièrement intéressant, à la fois expérimental et facile à appréhender. Largement improvisé, le concert n’avait pas vraiment de construction, mais alternait plutôt plages calmes et passages plus enlevés, plus expérimentaux ou nerveux, comme si les deux artistes se relayaient.
Dans ce cadre particulier, le spectateur perd un peu ses repères. Il n’y a rien de spécial à regarder mis à part la voûte céleste qui tourne en accéléré. Du coup on fermera les yeux, on se laissera bercer, et malgré la fatigue qui nous envahissait ce jour-là, notre attention ne failli nullement, toujours submergé par les sons variés qui provenaient de toute part via une installation sonore propre à ce genre de musique, avec une multitude d’enceintes réparties dans tous le planétarium.
Le concert fut donc fort agréable, proposant un voyage d’une heure déconnecté de tout repère spatio-temporel, mais sans être pour autant exceptionnel. Cela restera toutefois un excellent souvenir, et une expérience à renouveler.
le 08/12/2003