07/12/2003
Maroquinerie,
Paris
Nous convaincant régulièrement sur disque (son album à venir, en janvier, sur Intr_version en témoignera encore), le musicien canadien nous avait déçu lors de son précédent passage parisien, en juillet 2002. Sa venue à la Maroquinerie, pour un « Brunch NumériQc », organisé en marge du festival Cinéma du Québec sis au cinéma Le Latina, fut donc l’occasion de se faire une seconde opinion.
Tournant le dos aux musiciens et vidéastes placés au fond de la salle, on s’installa sur une des chaises disposées face à la scène devant laquelle a été tendu un écran. Alors qu’étaient projetées images saturées et autres déconstructions visuelles à mi-chemin entre la neige et une chaîne de télévision regardée en crypté, Ghislain Poirier commença son set par un morceau particulièrement en phase avec ce qu’on voyait sur l’écran : grésillements en crescendo et decrescendo, petits larsens et jeu sur les fréquences. Une fois cette dérangeante texture mise en place, un semblant de mélodie apparut, souligné par une rythmique basique mais globalement efficace. Assumant son goût pour un certain hip-hop déstructuré, le québécois nous gratifia de breaks typiques sur l’intro d’un morceau où les pulsations laissèrent rapidement la place à des samples vocaux saccadés posés sur des vagues de grésillements, avant que les rythmiques ne réapparaissent pour un final de plus en plus éloigné de l’electronica.
Terminant son set par un bien beau morceau composé de superpositions de petits samples de cordes vite accompagnées par une rythmique précise, Ghislain Poirier nous fit donc oublier la déception de son dernier live parisien, même si l’écoute de ses albums demeure un plaisir auditif supérieur à ses prestations scéniques.
le 08/12/2003