The Green Kingdom

Pour son retour sur SEM label, structure sur lequel on l’avait découvert en 2007, The Green Kingdom choisit une orientation un peu autre. De fait, en lieu et place de l’electronica cotonneuse qu’il a pu développer jusqu’à présent, l’États-unien croise ici inflexions dub et ambient sombre. Des premières, il convoque les pulsations caractéristiques et métronomiques, la cymbale récurrente et les vocalises féminines (On Golden Swamp, Ambin5) tandis que de la seconde, il sollicite le climat opaque, le tout baignant dans une atmosphère industrialo-urbaine. Lors de la recension d’Egress, précédent long-format, on regrettait presque d’entendre Michael Cottone dérouler un schéma parfaitement maîtrisé, mais un rien convenu et attendu. Avec Dustloops : Memory Fragments, le musicien du Michigan n’hésite pas à prendre quelques risques, allant vers des contrées sonores non encore explorées jusqu’alors.

Sous ce jour, alors qu’on pouvait stigmatiser, à force, un manque de corps de ces compositions passées, on ne peut que saluer des titres comme Seebreeze ou Ban_she dans lesquels The Green Kingdom enrichit son propos. Si ces nouvelles dispositions le poussent à verser parfois dans une forme de caricature d’electronica-dub (Undrwtr qui, dès son titre, pousse un peu trop le caractère sub-aquatique que sous-entend souvent ce style musical), elles constituent bien une forme de courage qu’il convient alors de signaler comme tel.

François Bousquet
le 12/06/2013