Festival Octopus 2003 : Morphogenesis / Clive Hall / Clive Graham

 date du concert

10/12/2003

 salle

Instants Chavirés,
Montreuil

 tags

Clive Graham / Clive Hall / Festival Octopus 2004 / Instants Chavirés

 liens

Instants Chavirés

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Deuxième soirée du festival Octopus, avec ce soir un penchant pour les musiques improvisées avec le quatuor anglais Morphogenesis et les projets solos de deux de ses membres.
Séquence découverte...

Le programme a beau annoncer Clive Graham en tant que DJ, sont set n’avait pas grand chose à voir avec un quelconque DJ set. Un magnifique pilier des Instants Chavirés étant placé entre nous et l’artiste, on ne verra malheureusement pas comment il produit sa musique, mais à partir de sources sonores variées, il va ébaucher une véritable pièce musicale, unie et cohérente.
Tout commence par un monologue en allemand, didactique, parlant de différentes sonorités. Des tonalités tournent en boucle, des voix se croisent apparemment extraites de vieux journaux télévisés, et petit à petit les éléments purement musicaux prennent place, créant un rythme sur une ambiance un peu sombre, tandis que des sonorités électroniques un peu datées font leur apparition de façon légère. Dans la deuxième partie la voix s’efface un peu, laissant place à une nappe légèrement métallique, et à des sons concrets, samples de chants d’enfants, bribes mélodiques quasi orchestrales. Le dernier tiers du concert, plus abstrait, forme une sorte de congloméra sonore d’où certains éléments cherchent à s’extirper, sous forme de bruits variés.
On sortira de cette première partie hébété. Un croisement ente ambient et musique concrète formant une sorte de conte sonore illustré, original et à la magie intrigante.

C’est ensuite au tour de Clive Hall, seul au piano et machines, mais Michael Prime, autre membre de Morphogenesis était tout de même sur scène pour affiner quelques réglages sur la console de mixage. Clive Hall nous présenta une autre facette des membres de ce groupe avec ce projet solo encore très différent.
Il commence par lancer une boucle ressemblant à un chant de cigales, sur laquelle il joue un solo de piano, mais non improvisé comme on aurait pu s’y attendre, puisqu’entre chaque morceau on le voyait changer de partition. Ses solos sont très jolis, calmes, posés, sa musique semble détachée alors que ses boucles de samples nous ramènent à des choses très concrètes (chant de cigale, bruit de circulation, orage, etc...) et le mélange fonctionne à merveille. Quelques variations seront apportées par des objets métalliques posés ou jetés sur les cordes du piano, changeant la sonorité de celui-ci.
Moins originale que le set de son prédécesseur, la performance de Clive Hall fut tout de même intéressante et fort plaisante.

Puis ce fut au tour de Morphogenesis, quatuor formé des deux artistes précédents auxquels s’ajoutent Michael Prime aux machines et Adam Bohman, sorte de savant fou devant une table recouverte d’objets divers et d’un violon préparé.
On sera un peu plus réservé quant à ce concert, mais la musique improvisée n’est pas non plus notre spécialité. Si l’ensemble s’écoute sans difficulté, ces abstractions quasi-permanentes finiront par nous lasser, mais c’est surtout l’impression que chaque musicien fait son truc dans son coin qui nous décevra. Les deux hommes aux machines travaillent sans relâche, Clive Hall alterne silences et tentatives mélodiques au piano, tandis que Adam Bohman ne laisse aucun répit à son violon ou tout autre objet sur lequel il passe son archet, produisant des grincements variés, tantôt arides, tantôt métalliques.
Chacun utilise sa propre technique, et on retrouve notamment quelques tics de Clive Hall afin de déformer le son de son piano. Une ou deux fois Adam Bohman s’arrête de jouer, cherchant quel bruit il pourrait bien produire, écoute brièvement ses comparses et repart dans une nouvelle série de grincements.

Au final on aura adoré les projets solos, regrettant même de ne pouvoir découvrir le lendemain les solos de Michael Prime et Adam Bohman, mais la prestation de Morphogenesis nous laissera une impression mitigée.

Fabrice ALLARD
le 16/12/2003

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