13/12/2003
Triptyque,
Paris
Com.A / Festival Octopus 2004 / Moron / Safety Scissors / Sutekh / Triptyque
Dernière soirée du festival Octopus dans la nouvelle salle parisienne que l’on fréquentait ce soir pour la première fois. On sera finalement agréablement surpris par celle-ci, avec un espace dédié aux concerts et un son puissant qui nous rappelleront un peu le Batofar, et un grand bar bien à part, à mi-chemin entre la salle de concert et un grand couloir aménagé pour siroter un verre autour d’une table. Du côté des concerts, Com.A ouvrait la soirée un peu plus tard que prévu puisque le public tardait à arriver, puis Moron, duo formé par Sutekh et Safety Scissors qui ouvrait le festival à Pompidou une semaine plus tôt.
On connaissait assez mal Com.A, en dehors de quelques jolis morceaux electronica chez Fat-Cat. On sera donc bien vite calmé avec son premier titre de drum’n bass déjantée et assez sauvage (ou brute pour ne pas faire péjoratif), suivi par un éclectisme déconcertant. S’il mélange les genres, on retrouve toutefois toujours sa patte avec des rythmiques puissantes, un tempo haché, des constructions syncopées créées notamment par des samples vocaux brefs et percutants. Les mélodies seront ensuite à l’honneur, ultra efficaces, parfois naïves, parfois superbes comme sur ce morceau utilisant des sonorités continues à la manière d’un sifflement, venant prendre le contre-pied du style haché qui sévissait depuis le début du concert.
On pensera ensuite à Aphex Twin par l’utilisation de sonorités bien reconnaissables sur des éléments rythmiques syncopés, métalliques, puis à une sorte de musique de cabaret ou de folklore d’un pays de l’Est affublé de rythmiques modernes. Il ne manquait plus que le hip-hop, et on y aura également droit pour le morceau le plus calme de ce concert, et peut-être même un peu mélancolique.
Il finit comme il avait commencé, avec rythmique déglinguée, sample de cris et sirène de police, achevant ainsi le public, moins nombreux qu’en début de concert, mais les quelques irréductibles s’en donnèrent à coeur joie malgré le rythme effréné de ce concert.
Le temps de changer le matériel et on retrouve Sutekh et Safety Scissors, tous les deux équipés du même matériel, à savoir l’inévitable laptop et une sorte de petite console de mixage ou boite d’effet.
Leur musique est basée sur un joli équilibre rythmique/basse diffusé à un tempo idéal permettant de danser jusqu’au bout de la nuit sans se fatiguer, plus entraînant que de la house tout en gardant la chaleur propre au genre, et moins dur que de la techno dont il emprunte parfois la répétition. Ce tempo ne changera pas tellement tout au long de l’heure que durera le concert, mais le public semblera bouder cette musique ou ne saura sur quel pied danser.
Si cette base dansante est relativement classique, c’est sur la partie mélodique que repose l’expérimentation, employant sur un même plan mélodies ludiques et bruitages variés, participant eux-mêmes à une dynamique d’ensemble.
Après 40 minutes d’efforts ininterrompus, le duo relativement complice pendant ce live, se lance dans un sympathique morceau chanté, ou plutôt scandé par un Safety Scissors détendu. Pour terminer, les 10 dernières minutes changèrent un peu d’optique : rythmique beaucoup plus nourrie, flirtant avec la drum’n bass et retrouvant du même coup la faveur du public.
Petite déception avec Com.A, excellente surprise avec Moron, tel sera notre bilan pour cette clôture d’un festival épuisant.
le 22/12/2003