16/12/2003
Project 101,
Paris
n.ln / Project 101 / Tigrics
Petite soirée au confidentiel Project 101, peut-être un peu trop confidentiel même ce soir puisque c’est devant un maigre public que se produisait N.Ln et Tigrics, deux jeunes signatures du label Highpoint Lowlife Records qui nous avait déjà valu l’excellent album de Dof.
Les concerts commencent assez tôt devant seulement une dizaine de personnes, même pas toutes attentives malheureusement. C’est N.Ln qui s’y colle, seul au laptop avec pour débuter de douces mélodies, pas vaporeuses mais aux sonorités éthérées sur une rythmique quant à elle plutôt rugueuse. L’ensemble se marie bien, et c’est la partie mélodique qui retiendra notre attention, qui nous paraîtra la plus originale. Plusieurs couches apparaissent et semblent utiliser la même sonorité, créant un mélange étrange aux notes à la fois bien distinctes mais laissant une impression d’abstraction et de douceur, comme un tapis de plumes.
Chaleur sur un deuxième titre et une chouette rythmique plus tribale, puis on aura l’impression d’entendre les Boards of Canada (le meilleur des Boards of Canada) sur un troisième morceau ou de longues nappes un peu inquiétantes prenaient le dessus sur les mélodies. Une impression confirmée par la suite quand des samples de voix trafiquées vinrent s’ajouter à ces mêmes nappes sur une rythmiques plus proche d’une batterie.
Si la musique de N.Ln n’est pas d’une originalité renversante, ce premier concert nous laissa tout de même une très bonne impression, avec un ensemble cohérent, des enchaînements habiles, mais surtout N.Ln sait ce qu’il fait et le fait bien.
On enchaînera donc avec le hongrois Tigrics, un petit jeune qui prend place derrière une pile de machines, accroupi au pied du public. Ca commence de façon pas terrible, avec des éléments qui se mettent timidement en place, avec une petite rythmique au second plan, une basse ultra répétitive et quelques zigouigouis électroniques. La musique peine à décoller, et pendant près de 10 minutes, seul le renforcement de la rythmique viendra nous sortir de l’ennui. Quelques samples vocaux plus tard, des notes mélodiques apparaissent, éparses mais créant une mélodie sur la longueur et un sentiment de détachement malgré des éléments rythmiques très présents et de discret vocaux lorgnant vers le hip-hop. On arrivera alors au meilleur avec un superbe morceau purement electronica, où une mélodie douce et accrocheuse vient envelopper des percussions et glitchs arides.
Malheureusement on reviendra ensuite à des titres sans guère d’intérêt, ennuyeux, simplistes laissant à penser qu’il ne s’agit là que de démo, d’ébauches de morceaux à venir. Impression qui se renforcera quand on remarquera que Robert Bereznyei sait très bien quand il tient un thème mélodique à fort potentiel, le mettant en boucle, le mettant en relief et créant ainsi de superbes morceaux addictifs.
Cette alternance de superbe et d’ennuyeux nous laissera au final une impression mitigée, tout en sachant que Tigrics est capable du meilleur.
le 25/12/2003