Kaffe Matthews

 date du concert

05/12/2003

 salle

Centro Populare Autogestuto,
Florence

 tags

Centro Populare Autogestuto / Kaffe Matthews

 liens

Kaffe Matthews

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Début décembre, Kaffe Matthews fait quelques dates en Italie, parmi lesquelles une halte à Florence. Le concert a lieu au Centre Populaire Autogéré : une sorte de cité universitaire dont les habitants s’organiseraient eux-même pour l’entretien des locaux et la préparation du repas commun. Il faut bien sûr revoir certains standards à la baisse, mais cela ne marche pas trop mal. Différents groupes, le plus souvent de hardcore, viennent y donner des concerts.

Le matériel de Kaffe repose sur une petite table au milieu du public : laptop, table de mixage, et theremin. Après quelques problèmes pour brancher son matériel, le concert commence sans que l’on sache si elle fait encore des tests, par une electronica abstraite mais très rythmée, comme un morceau de Ryoji Ikeda en moins carré. Tout cela ne dure pas, et fait place à une série d’expérimentations répétitives basée sur des sons aigus, que la sonorité du theremin vient heureusement adoucir un peu.

Il est un peu bizarre de voir Kaffe, dont la tenue doit satisfaire à de nombreux codes en vigueur dans les quartiers branchés de Londres, au milieu de ce squat rempli de punks et de leurs chiens. De plus, elle joue entre deux groupes de free-hardcore plus ou moins expérimentaux : pour le style musical aussi, l’auditoire a de quoi être surpris. Pourtant, il y aura tout au long de la performance une bonne quarantaine de personnes à faire cercle autour d’elle, et à l’écouter avec attention.

On se rappelle d’une prestation solo aux Instants Chavirés il y a quelques temps, ou l’auditoire (moins de 20 personnes ?) était conquis d’avance et l’écoutait religieusement. Comme le principe de sa musique est le "live sampling", c’est-à-dire l’enregistrement et le traitement des sons ambiants, un silence persistant est un peu gênant : cela ne fournit pas beaucoup de matière. Résultat, ce concert nous avait laissé un souvenir fade. Ce soir, il lui faut fournir plus d’efforts pour capter et retenir l’attention des spectateurs : elle alterne alors les morceaux abstraits avec des segments qui cachent les sonorités bizarres sous des rythmes accrocheurs. On a l’impression qu’elle nous entraîne dans une promenade en milieu hostile, où elle serait toujours là pour venir nous prendre par la main quand on risque de se perdre. En bonne improvisatrice, elle va aussi jouer avec le public. À la fin d’une partie calme, le bruit des discussions enfle. Certains se retournent déjà pour râler sur les piliers de comptoirs, mais le bruit des paroles entremêlées est devenu tellement fort que ceux-ci se sont arrêtés d’eux-même. Kaffe venait d’utiliser leur brouhaha dans sa musique, et réussit paradoxalement à obtenir leur silence.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 04/01/2004

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