Blue Baboon - Frz

Pour cette vingt-troisième rencontre ElectroPhonic, trois lives étaient au programme. Toutefois, compte tenu du début tardif et des impératifs de dernier métro, nous n’en vîmes que deux et ne pûmes donc assister au set conjoint d’Aero, Anderegg et Sébastien Roux.

Gérant du label Aspic et membre du duo du même nom (qui nous a, notamment, proposé un superbe morceau sur la compilation Night Owls 01), c’est Frz qui nous proposa la première prestation. Débutant par de douces nappes, le musicien lyonnais y ajouta ensuite une mélodie et une basse saturée pour un résultat plutôt intéressant, même si l’originalité n’était pas sa qualité première. Additionnant à tout cela des accords tirés de sa guitare électrique légèrement grattée, Frz remplit rapidement l’espace sonore d’une superposition harmonieuse de couches. Poursuivant avec un morceau à la ritournelle plus digitalisée puis avec un où l’accent était davantage mis sur la texture, Frz termina son concert par un titre à la mélodie délicatement poppy, volontairement enfantine et délibérément enjouée.

Après ce premier set convaincant, ce fut au tour du duo Blue Baboon de prendre place : Olivier aux machines (laptop, séquenceur, table) et parfois au chant, Claire au chant seulement. Si le premier morceau nous séduisit par ses guitares shoegazing samplées et sa mélodie éthérée, nous fûmes nettement plus circonspects lorsque Claire se mit à chanter. Ce n’était pas tant la voix de la jeune femme qui posait problème, mais plutôt la pertinence d’une voix sur une musique qui se suffisait très bien à elle-même. Opérant dans un registre assez proche de Margo (si ce n’est qu’à la différence du groupe nantais, Blue Baboon a opté pour l’anglais, un choix pas forcément judicieux, la langue ne paraissant pas être complètement maîtrisée par la jeune femme) mais avec un timbre plutôt proche de celui de Laetitia Sadier, Claire parut, dans un premier temps, en retard d’un demi-temps par rapport à la musique avant de se repositionner peu à peu. Après un morceau à la mélodie très pop, le couple nous offrit deux nouveaux titres chantés, mais par eux deux cette fois-ci, le contre-chant d’Olivier venant un peu contrebalancer la mauvaise impression que continuait à nous laisser la voix de Claire, même si, encore une fois, on restait convaincus que la musique seule nous aurait pleinement contenté.

François Bousquet
le 01/02/2004