du 07/04/2013 au 01/09/2013
FRAC des Pays de la Loire,
Carquefou
Andy Warhol / Ann Veronica Janssens / Bernard Frize / Bruno Peinado / Dominique Gonzalez-Foerster / Fabrice Hyber / FRAC des Pays de la Loire / Gina Pane / Hans-Peter Feldmann / Hubert Duprat / Ion Grigorescu / Jason Dodge / Jean-Luc Blanc / Jean-Michel Sanejouand / Marc-Camille Chaimowicz / Patrick Neu / Présence Panchounette / Saâdane Afif / Scoli Acosta / Sherrie Levine / Toni Grand
Pour le trentième anniversaire des FRAC, ces institutions décentralisées ont chacune invité un artiste, chargé de piocher dans leur collection et d’en proposer un dispositif de présentation. Pour les Pays de la Loire, c’est Marc Camille Chaimowicz, plasticien franco-britannique, qui a sélectionné une quarantaine de créateurs et a choisi de les accrocher « en suspension », soit principalement sur des cloisons suspendues au plafond, ne touchant pas terre et permettant de placer des œuvres de chaque côté. Comme souvent avec ce type de proposition, on sera bien en peine de trouver un fil conducteur, voire une simple cohérence, entre des productions qui n’ont en commun que d’avoir été acquises par le FRAC. Aussi, plutôt qu’à une exposition collective véritablement curatée, il s’agit davantage de se promener au sein d’un panorama mis en espace par Chaimowicz.
Tandis que quelques portraits ponctuent le parcours (autoportrait d’Andy Warhol, peinture de Jean-Luc Blanc, profils stylisés de Markus Raetz), un témoignage d’une performance body art d’Ion Grigorescu permet d’appréhender d’autres œuvres, réactivations d’happenings ou dispositifs passés. Ainsi Sadaâne Afif livre-t-il un chapeau de feutre censé rappeler ses cheveux longs lorsqu’il se présenta devant le palais de justice de Nantes le visage dissimulé pendant que Marie Denis saisit en photographie un divan recouvert de mousse après deux ans de présence des végétaux et que Dominique Gonzales-Foerster regroupe des documents appartenant aux archives personnelles de sa galeriste. Plus violente, gina pane s’est administrée des blessures afin de composer un symbolique bouquet de roses rouges destinée à sa mère. Dans ce mouvement de réactivation, on trouve aussi l’appropriationnisme de Sherrie Levine, qui part d’une photographie de Walker Evans pour la tirer sur papier négatif.
Protocole quasi-centenaire, le détournement d’objets du quotidien, dont la destination est modifiée pour leur conférer une valeur artistique. Utilisent ainsi ce geste Fabrice Hyber (un de ses célèbres « mètre carré de rouge à lèvres », monochrome sur bois), Toni Grand (forme en bois brut tout en longueur), Jason Dodge (assemblage de gants de la main gauche), Tony Carter (combinaison d’une bouteille d’eau avec bulle d’air et d’une lampe-torche), Hans-Peter Feldmann (présentation de photos amateurs de la Tour Eiffel), le collectif Présence Panchounette (lustre tenu par une canne à pêche), voire Bruno Peinado (parallélépipèdes d’aluminium colorés à la peinture automobile).
Plus légères, voire poétiques, quelques œuvres travaillent sur le remplissage des vides ou la matérialisation de l’immatériel : très beau tableau de lumière sculptée d’Ann Veronica Janssens, réalisation en gesso de l’onde provoquée par une goutte tombant sur une étendue d’eau (Scoli Acosta) ou encore comblement de l’espace entre anse et corps d’une théière par Udo Koch. La recherche sur la matière peut enfin conduire certains plasticiens à rajouter un second matériau sur un premier : feuille d’or sur pâte à pain cuite (Patrick Neu), pellicules rondes de peinture séchée sur toile blanche (Bernard Frize), linoléum sur métal (Jean-Michel Sanejouand, paillettes d’or et pierres précieuses sur larves aquatiques (Hubert Duprat) mais aussi plaque d’aluminium placée devant des fleurs dans un vase (Willem Cole).
le 10/09/2013