29/01/2004
Project 101,
Paris
Surprise avec cette soirée au Project 101 et ce live d’AGF alors qu’elle jouait déjà sur Paris quelques jours avant, dans le cadre du festival Capitales Sonores. Mais ce fut aussi une bonne nouvelle, en espérant voir autre chose puisque son concert en solo du dit festival nous avait un peu déçu. L’espoir de voir ce soir quelque chose de plus intéressant était aussi créé par le fait que cette soirée se passait au Project 101, cadre plus sympathique et chaleureux que les Voûtes. Une salle que l’on imaginait déjà plus propice à mettre en valeur la musique de l’allemande.
Il se trouve que nous avons été comblé sur tous les points. Malheureusement pour elle, peu de monde ce soir, mais un public particulièrement attentif, ce que l’on appréciera particulièrement. Le concert débute sans que le public ne fasse trop attention. Un laptop est tourné vers nous, sur lequel commence le générique d’un film asiatique. Il s’agit en fait de Undo, réalisé par le japonais Shunji Iwai, racontant l’histoire d’une femme qui sombre dans la folie tandis que son compagnon tente de la ramener à la raison.
Une fois le générique de début terminé avec sa mélodie de piano tantôt un peu mièvre, tantôt rappelant quelques bandes sons de films un peu dérangés, les acteurs commencent à parler. AGF y colle alors sa musique avec rythmique sèche et notes aériennes, puis mixe sa voix, sa musique, et la bande son du film qu’elle rétablie quand sa musique se fait plus aérée. Même si elle s’est déjà produite 4 ou 5 fois avec ce film comme support, le résultat est le fruit d’accidents liés à une bonne part d’improvisation, et le fait qu’elle ne voit pas le film qui est en train de se dérouler. On restera alors sans voix quand sa musique semblera traduire des émotions qui passent visuellement dans le film, quand elle utilisera sa voix, donnant alors l’impression de réécrire le dialogue qu’échange les deux protagonistes du film. Mieux encore, dans le quasi silence elle imitera le tic-tac d’une horloge, remontera le son du film, et nous donnera alors à entendre le tic-tac d’une horloge qui est dans le film.
On en arrivera même à se demander si des morceaux n’ont pas été composés pour coller à l’ambiance de ce film, mais il y a peu de chance puisque l’on pouvait reconnaître quelques titres de son dernier album. Il s’agissait plus là d’une improvisation de bande originale de film en direct et ce concert était donc bien loin d’une présentation de son dernier album comme elle le faisait quatre jours plus tôt.
Excellente prestation, excellente surprise, le genre de concert qui nous a rapidement réconcilié avec AGF et qui a vite effacé le souvenir mitigé que l’on avait de sa dernière prestation. Ce fut aussi l’occasion de retrouver une musique à la fois intéressante et riche en émotions, relativement sombre aussi.
le 09/02/2004