Zu

Bonne nouvelle, Zu est toujours aussi réjouissant. Leur réseau de collaborateurs ne cesse de croître, et les directions explorées sont exactement celles dont on rêvait. Ils sont allés enregistrer leur nouvel album (à paraître en avril) à Chicago, dans le studio de Steve Albini, et on y retrouve Ken Vandermark en invité de marque, seul ou bien avec les membres son groupe Spaceways Inc., dont Hamid Drake. Du coup, ils semblent bien partis pour tourner de manière intensive cette année, et nous les voyons pour le premier concert (de chauffe) d’une tournée autour de la Méditerranée en France et en Espagne.

Situé dans une station balnéaire sans charme, le tagomago a tout d’un bar du camping qui essaierait de rester rentable l’hiver en organisant quelques concerts. Pourtant la salle s’avère agréable, avec sa petite scène dans un coin et un public d’habitués pas bégueules qui apprécient ce qu’ils viennent voir.

Zu commence avec un nouveau titre, qui mêle des gimmicks forains étonnants à la rythmique hardcore du groupe. Dans la plus pure tradition répétitive, le morceau évolue alors par de petites variations vers une ambiance plus sombre, où le saxophone ténor de Luca Mai n’est plus qu’une plainte soutenue.

Les vieilles recettes fonctionnent toujours, la musique de Zu est basée sur des motifs récurrents de plus en plus en fort, qui font alterner cris tonitruants du sax et batterie en roue libre avec des arrêts brusques, des cassures de rythme. Il y a néanmoins plus de morceaux calmes que par le passé. Les trois musiciens essaient de jouer davantage sur les textures de leurs instruments.Massimo Pupillo abandonne alors le rôle purement rythmique de sa basse pour glisser quelques notes pleines de réverb qui esquissent un brin de mélodie, et s’en va chasser sur les terres de pas mal de groupes de rock dur américain "a la Touch&Go".

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 18/02/2004