Gregor Samsa - Barra Head

 date du concert

20/02/2004

 salle

Brasseurs,
Nancy

 tags

Brasseurs / Gregor Samsa

 liens

Gregor Samsa

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Escapade nancéenne en ce vendredi soir pour apprécier sur scène Gregor Samsa, quatuor américain auteur de deux splendides EP parus aux étés 2002 et 2003 sur Iodine et mariant à merveille influences shoegazing et velléités post-rock. Descendant un escalier en colimaçon, on pénètre dans la cave des Brasseurs, bar situé Place du Marché, haute d’à peine deux mètres, recouverte de moquette au plafond et pouvant contenir une trentaine de personnes tout au plus.

Avant de se délecter de la musique des virginiens, la première partie est assurée par Barra Head, groupe danois qui nous assène un math-rock fort peu inspiré, surtout quand le guitariste se met à chanter. On en profite pour remonter prendre un peu l’air car l’atmosphère dans la cave commence à devenir étouffante. Une demie-heure plus tard, c’est au tour de Gregor Samsa de prendre place, serrés que ses membres sont au fond de la cave, coincés entre deux claviers, un séquenceur ou un ampli. Après une introduction plutôt calme (accords de guitare grattés, petite texture composée d’éléments électroniques), la batterie entre en scène avec sa rythmique presque martiale et les guitares se déchaînent, on bascule d’un coup dans un post-rock épique surprenant de la part du groupe. Après deux minutes de déluge sonore, l’ambiance s’apaise, la voix de Nikki King apparaît, à la fois aérienne et lancinante, telle un mantra ; puis, les instruments repartent de plus belle. Reprenant pour une bonne part ce schéma d’un titre à l’autre, agrémentant les passages calmes ici d’un glockenspiel, là de délicats arpèges, le groupe nous gratifie de morceaux oscillant donc entre post-pop proche d’un groupe comme L’Altra et post-rock épique, nous offrant des titres tous inédits, sauf oo, deuxième morceau du set et deuxième morceau de leur premier EP.
Pour autant, cette approche scénique davantage portée sur le post-rock et moins sur le shoegazing, comparé à ce qu’on connaissait du groupe sur disque, nous semble moins se prêter à des envolées prenantes, apparaît moins immédiatement captivante que ne le sont leurs morceaux enregistrés. Néanmoins, au fur et à mesure du set, on se laisse prendre au piège : bercés par les moments d’apaisement et secoués par les passages plus tendus, on prend pleinement place dans l’espace sonore que nous concoctent les américains et on peut alors s’émerveiller d’un trémolo de guitare, de la rondeur de la basse, d’une nappe quasi hypnotique faite de notes de synthé dissonantes ou d’une harmonie vocale aussi rudimentaire que céleste.

François Bousquet
le 01/03/2004