Unit - Laurent Hô

 date du concert

29/02/2004

 salle

Triptyque,
Paris

 tags

Laurent Hô / Triptyque / Unit

 liens

Triptyque

 dans la même rubrique

On avait un peu perdu de vue Unit depuis son premier album paru chez Caipirinha il y a quelques années, et son concert au Batofar qui lui faisait suite. Depuis, Caipirinha semble avoir définitivement cessé ses activités musicales, et Cristian Fleming se retrouve chez UWe qui l’invitait déjà à jouer à Paris pour les 3 ans du label. Tout en regrettant qu’il n’y ait pas eu de suite à The Narcoleptic Symphony, on se dirigeait vers le Triptyque en ce dimanche après-midi pour voir ce que devenait unit

On est tout d’abord très agréablement surpris par la configuration du Triptyque en ce début de soirée. Salle plongée dans l’obscurité, scène déjà installée pour accueillir le premier live, diffusion de vidéos, DJ dans un coin, et plein de banquettes moelleuses placées devant la scène et dans lesquelles le public a déjà pris place. Une ambiance vraiment détendue au sein de laquelle on s’attend à pouvoir profiter pleinement de la musique.
10-20 minutes après notre arrivée on remarque que unit commence à prendre place et faire quelques réglages. On s’installe donc tout près de la scène pour ne pas manquer une miette de ce concert. Il commence par des samples de voix qui semblent provenir d’astronautes, posées sur des nappes ambient plutôt réussies, et il est vrai que c’est un genre avec lequel il flirtait déjà sur son premier album, mais peut-être sommes nous devenus plus exigeant, et aujourd’hui tout ceci nous paraît joli, et il est vrai qu’on se laisse porter par cette musique, mais elle nous semble aussi un peu simpliste, tourne un peu en rond et manque de véritable construction. Les rythmiques qui se mettent en place manquent de piment, certaines sonorités semblent apparaître uniquement pour combler un certain vide.
Le concert fut toutefois agréable, et pour peu que l’on apprécie l’univers nonchalant, doucereux et sans saveur des Boards of Canada, on pouvait fort bien être séduit par ce concert. Pour notre part on regrettera le manque d’engagement, de personnalité. Seulement quelques sonorités intéressantes, des rythmiques atypiques qui donnent l’impression de se casser la figure, et on aura du mal à trouver des mélodies vraiment excitantes.
Il se rattrapera sur le dernier morceau, plus dur avec une rythmique plus marquée, quelques coups de basses bien portés, et une mélodie sympathique sans être renversante. Mais ça ne suffira pas pour faire basculer la balance du bon côté et on restera au final sur une impression mitigée, ou une déception liée à une forte attente.

Mais cette déception aura eu son effet positif. Déçu mais ne voulant pas être venu pour rien, on se décide à rester pour le live de Laurent Hô, connu principalement pour ses productions hardcore. Il présentait ici son nouveau projet, Carla Elves, pseudo féminin sous lequel il sortait son deuxième véritable album en décembre dernier, Soundtracks - The Tronica Project. Et oui, avec l’âge, les producteurs de musiques bruyantes se calment, et c’est en effet plus proche de l’electronica que se tourne aujourd’hui Laurent Hô, du moins sous ce pseudo.
Absolument rien sur scène, mis à part l’écran en fond de scène, Laurent Hô étant lui au fond de la salle. Le concert commence, en phase avec des projections, et un danseur nu semble sortir de l’écran et vient danser lentement devant l’écran, le corps peint en blanc servant lui aussi de support aux images qu’il semble déformer au rythme de ses mouvements.
Les images sont généralement assez sombres, on remarque vite quelques influences industrielles, mais on n’y prêtera bientôt plus attention, le danseur prenant une place importante dans cette performance, et la musique nous surprenant d’autant plus agréablement que la première partie nous avait déçue. Rien d’extrêmement original, mais un habile mélange de plein de choses : des atmosphères lourdes créées par quelques nappes inquiétantes, des éléments rythmiques pesants, un tempo relativement lent plaçant ces morceaux entre ambient et dub, quelques voix façon extraits de films, et une construction plutôt précise et fine des morceaux, typique de l’electronica.
Une bonne surprise donc qui trouvait également bien sa place dans cette configuration de salle. On espère d’ailleurs que le Triptyque continuera ce genre de concert du dimanche soir qui se prête parfaitement aux musiques demandant un peu plus d’attention.

Fabrice ALLARD
le 07/03/2004

À lire également

03/04/2000
Soirée Caipirinha : (…)
(Batofar)