Hangedup / Elizabeth Anka Vajagic / Polmo Polpo

 date du concert

15/04/2004

 salle

Instants Chavirés,
Montreuil

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 liens

Hangedup
Instants Chavirés

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Cela fait bien longtemps que l’on n’était pas allé à un concert d’artistes du label Constellation, ayant boudé les derniers concerts de Godspeed, Silver Mt Zion et Do Make Say Think. De mémoire le dernier c’était Hangedup lors du festival K-raa-k il y a un peu plus d’un an. Nous n’étions pas là pour eux, ce fut le hasard de la programmation de ce festival et une excellente surprise que l’on retrouvait ce soir. Le principal intérêt de cette tournée européenne s’arrêtant deux soirs de suite aux Instants Chavirés, était surtout de voir les deux dernières signatures du label que sont Polmo Polpo (déjà croisé au détour de quelques compilations electronica) et Elisabeth Anka Vajagic.

C’est Polmo Polpo qui assurait la première partie, soit Sandro Perri pour un concert plutôt surprenant quand on connaît ses enregistrements, produisant une sorte d’electronica envoûtante ou la guitare semble trouver naturellement sa place au milieu d’arrangements électroniques. En fait l’effet de surprise sera un peu amoindri par quelques échos des précédents concerts de cette tournée. C’est un véritable groupe qui est présent sur scène, avec batteur, guitariste et bassiste, Sandro sur le devant de la scène entouré de ses instruments et table de mixage qu’il ajustera sans cesse au fil de son concert.
Avec sa guitare miniature sur les genoux, il nous fera d’abord penser à un bluesman pendant que les autres musiciens semblent improviser (en particulier le batteur), créant de longs glissando se transformant en crissements au fur et à mesure que la tension montait. Les doigts de Sandro glissent sur le manche de sa guitare qui rugit alors comme un moteur, jusqu’à ce que tous les musiciens se rejoignent et jouent de concert un morceau pop-rock plus écrit, et chanté d’une voix de fausset parfois un peu plaintive. L’ensemble du concert suivi plus ou moins cette formule, entre passages très carrés joués de façon décontractée, donnant l’impression de voir le groupe construire ses morceaux en direct, et longues séquences plus abstraites. Sur la fin, Gen Heistek, violoniste de Hangedup rejoindra le groupe pour un accompagnement discret à la fois au violon et à la voix.

C’est ensuite Elizabeth Anka Vajagic qui prend le relais munie de sa voix et d’une guitare, accompagnée par Mike Moya (membre de HRSTA) et encore Gen Heistek pour l’intégralité du set. Ce fut donc la deuxième découverte de la soirée, composée de notes de guitare diluées, des nappes de guitare créées par Mike en passant un tournevis sur les cordes de son instrument, et un violon tantôt plaintif, tantôt discret de la part de Gen. C’est joli, mais pas d’une originalité renversante, et ce serait un peu maigre s’il n’y avait pas la voix d’Elizabeth, quelque part entre PJ Harvey quand celle-ci se fait rugueuse et Lisa Gerrard quand elle part dans les intonations les plus graves. On pourra même pousser la comparaison avec cette dernière sur un titre ou deux penchant vers des influences orientales.
A mi-concert batteur et bassiste se joindront au trio, et finiront par un long morceau dans un la pure tradition Constellation : Elizabeth débute comme à son habitude, guitare et voix déchirante, puis prend forme petit à petit le squelette d’un morceau post-rock avec sa classique accélération rythmique. Joli concert mais il manquera un petit quelque chose, peut-être de l’authenticité.

Pour finir, Hangedup le duo nerveux formé par Gen Heistek (violon) et Eric Craven (batterie). Avec leur style bien particulier qui marque rapidement les esprits, on savait très précisément ce qu’on allait voir, et on n’en attendait d’ailleurs pas plus. Pourtant le premier titre nous surpris grâce à la batterie customisée d’Eric Craven avec une grille métallique à la réverbération particulière, ou plus impressionnant, une planche sur laquelle sont disposées des cordes tendues (comme le manche d’une guitare) qu’il vient frapper, ou sur lesquelles il fait glisser ses baguettes provoquant des crissements au milieu de sa rythmique. Un premier titre très énergique, nerveux qui eu un effet néfaste sur le morceau suivant que l’on connaissait déjà et qui nous donna l’impression d’être joué de façon mécanique. Le reste du concert fut ainsi une suite de belles réussites que ce soit quelques mélodies particulièrement réussies ou des rythmiques joliment alambiquées, et de passages plus ordinaires. On remarquera quand même que depuis le festival K-raa-k le groupe semble privilégier l’efficacité mélodique aux quelques improvisations qui ponctuaient ce précédent concert.

Bilan tout à fait positif pour cette soirée qui nous permettait de mettre de nouveaux visages dans la constellation du label canadien.

Fabrice ALLARD
le 18/04/2004

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