17/04/2004
Confluences,
Paris
Très bonne programmation pour ce festival Avril.Dot avec la semaine dernière Greg Davis, puis Stephan Mathieu et Douglas Benford (Si-Cut.Db), et aujourd’hui cette soirée en compagnie de l’américain Taylor Deupree et du canadien Mitchell Akiyama, tandis que dans le public se trouvait John Norman, bassiste de Radian qui se produisait la veille au centre Pompidou. Comme souvent, ces concerts furent sources de surprises, mais pas tout à fait comme on pouvait s’y attendre...
La soirée débute avec Taylor Deupree, muni de son laptop, pour un set d’une petite demi-heure. Musique ambient, superposition de sonorités épurées, de nappes feutrées, ébauchant une douce mélodie rêveuse. L’américain mettra fin au rêve le temps d’une petite séquence aux sonorités plus brèves qui se bousculent de façon aléatoire, et reviendra à son subtil mélange de nappes et cliquetis. On devine alors une voix féminine qui semble répondre aux cliquetis aquatiques, venant petit à petit se placer au premier plan. Pour finir, près de 10 minutes proches de cloches tubulaires graves qui viennent éclater de façon aléatoire et mélodique, pleine d’écho, de résonance, pour un long final contemplatif. Un peu trop long en fait, mais tellement beau qu’on ne s’en lassait pas.
Une grande pause, et puis Mitchell Akiyama enchaîne avec 2 laptops et un micro devant lequel il commence par déchirer une feuille de papier. Sampling et traitement en temps réel pour construire une boucle, des nappes qui ont une certaine consistance en comparaison à l’épure de son prédécesseur, puis de limpides notes de guitare pour de petites mélodies, ou des nappes qui venaient s’intégrer à celles des machines. Le mélange est agréable, on y retrouve tous les ingrédients de la laptop music (clicks, effets de hachage, etc...), mais on regrettait au final un manque de construction, un style un peu brouillon où le compositeur veut tout faire, tout contrôler mais où au final il se perd un peu. La deuxième partie de son concert était un peu plus construite, principalement concentré sur la guitare (traitée en direct), mais à aucun moment ses mélodies nous ont vraiment transporté. La musique de Mitchell Akiyama est une sorte de douce rêverie légèrement mélancolique qui, à notre goût, manque un peu de relief.
En bonus, une troisième partie lors de laquelle Taylor Deupree et Mitchell Akiyama se produisaient ensemble. Le terme "jolie musique" convient bien à ce premier morceau, doux, délicat, avec les nappes ambient de l’américain au laptop tandis que le canadien pouvait se concentrer sur ses mélodies de guitares soyeuses. Ils ne jouèrent qu’un "court" morceau d’une dizaine de minutes que le public jugea un peu léger après une attente de 20 minutes suite au concert de Mitchell Akiyama. Du coup, après une petite concertation, ils revinrent jouer un dernier morceau, plus long, mais aussi plus réussi, réussissant une réelle osmose entre les tintements électroniques et les notes cristallines de la guitare.
le 23/04/2004