21/04/2004
Café de la Danse,
Paris
Après l’excellent concert de Múm au Nouveau Casino suite à la sortie de Finally We Are No One, on ne pouvait pas rater celui-ci, même si les quelques échos de leur dernier album étaient un peu plus mitigé. Au pire, ce déplacement nous permettait toujours de voir Animal Collective que nous avions raté il y a quelques semaines à la Fondation Cartier.
C’est justement ce collectif tout à fait humain qui débute la soirée vers 19h45, dans une salle déjà bien remplie puisque cette soirée affichait complet depuis déjà quelques jours. Deux membres du groupe se trouvent alors de part et d’autre de la scène qui paraît bien petite sous l’amoncellement de machines et instruments de Múm. Ils commencent par quelques grattouillages de guitares assez particuliers, mélodique pour l’un, produisant des bruitages pour le second, avec un chant lui aussi bien personnel et ample. Musique expérimentale tendance psyché qui n’est pas sans rappeler Black Dice.
Un troisième membre fait ensuite son apparition alors qu’il était planqué derrière les percussions, et frappe ses fûts de façon mécanique, accentuant ses gestes et faisant sourire ou rire le public qui commence à prendre Animal Collective pour une bande de malades. Pourtant, leur set tient toujours la route, environ 40mn continues, aux évolutions permanentes, à la richesse pas ordinaire, passant d’un son riche avec guitares, percus et voix à un magnifique morceau ambient avec mélodie électronique et voix légère. Le genre de groupe à voir sur scène !!
L’attente sera longue, le temps que tout le matériel des islandais soit installé les branchements vérifiés, et c’est un peu après 21h que Múm rentre en scène. C’est la première fois que nous voyons le groupe séparé de Gyða Valtýsdóttir et les échos que nous avons pu avoir des concerts de Múm depuis que celle-ci a décidé de privilégier ses études étaient un peu plus réservés que ce que nous avions pu vivre au Nouveau Casino. C’est donc sans enthousiasme que l’on abordait celui-ci, et sans avoir écouté non plus le nouvel album sorti il y a peu.
En fait, nos craintes sont vite dissipées avec les deux premiers morceaux enchaînés pour former une pièce d’une dizaine de minutes débutant par un souffle, le vent, puis de lentes et douces notes de guitare pour un ensemble plutôt ambient. Et puis la voix de Kristín Anna Valtysdóttir se fait à peine entendre, feutrée et fragile, murmurée comme un dernier soupir, doucement portée par quelques notes de trompette qui finissent par former une superbe mélodie. La rythmique commence alors ses petits coups rapides et éclate dans un final de toute beauté où la trompette joue un rôle majeur. Malheureusement la suite du concert sera bien plus faible, avec des morceaux souvent plus anodins ou plats, et la recette qui consiste à jouer tout doucement avant une montée brutale nous énerve plus qu’autre chose. Au bout d’une heure de concert, le public en redemande alors qu’on se serait bien arrêté là. On a alors droit à deux morceaux supplémentaires, dont Green Grass of Tunnel, single de leur précédent album, sans surprise.
Au final un concert pas désagréable, et même sympathique au regard des échos négatifs que l’on pouvait avoir suite à la sortie de l’album, mais bien en dessous de leur prestation au Nouveau Casino il y a deux ans.
le 26/04/2004