Arovane / Astrobotnia / Rawakari

 date du concert

01/05/2004

 salle

Plan B,
Bruxelles

 tags

Arovane / Ovuca / Plan B / Rawakari

 liens

Arovane
Rawakari

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Une affiche de choix pour cette soirée organisée par Minerva Records, avec, sauf erreur, les premières prestations belges d’Arovane et d’Astrobotnia, qui n’étaient donc à rater sous aucun prétexte. Assez peu de monde dans ce grand hall aménagé en salle de clubbing improvisée, doté d’un son correct et non excessif, mais les amateurs du genre étaient présents. Les horaires ne nous ont pas permis de nous attarder sur les autres prestations, notamment les DJs.

Nous arrivons pendant le set de Rawakari, régional de l’étape signé sur le label Elf Cut. L’ambiance n’a pas encore vraiment pris mais la mixture proposée, rythmée et légère, s’avère très plaisante aux oreilles. Le set, délivré au laptop, est agrémenté de visuels soignés. Ça sautille, ça grésille, ça pétille. Pas de génie là-dedans, mais une agréable entrée en matière, abordable, ni abrupte ni agressive.

Les choses évoluent nettement avec l’arrivée d’Aleksi Perälä, aka Ovuca, aka Astrobotnia. Lui aussi se sert exclusivement d’un laptop, mais offre un set d’une intelligence et d’une maîtrise impressionnantes, qui mettra tout le monde d’accord à en juger par les réactions du public, qu’il s’agisse de clubbers ou d’amateurs de sonorités recherchées. Les albums d’Astrobotnia sont très réussis, plaisants, mais ne laissaient qu’imparfaitement présager la virtuosité et la fougue qui furent étalées ce soir.
Une galaxie de sons et de rythmes, en constante évolution, frappent nos oreilles et nous laissent vraiment conquis. Les motifs sonores semblent constituer une sorte de florilège de ce qui s’est fait en musique électronique durant ces 20 dernières années et sont agencés avec une grande maestria, cimentés par une rythmique imparable, à tonalité dominante drum’n bass, avec des accents jazzy, pop, new beat, électro, acid, voire r’n’b. Le set se compose d’une pièce unique fragmentée en une myriade de mouvements successifs, les éléments s’additionnent, se multiplient, se répondent, tourbillonnent. L’homme n’a pas son pareil pour proposer une mixture orgiaque de sons clairs, hachés, fracturés, emballants et pour tout dire irrésistibles. La musique qu’il crée sous ce nom est plus dense, moins ludique que celle qu’il offre sous l’alias Ovuca, et le moins que l’on puisse dire est que le public en est ressorti conquis.

On passe dans l’autre salle pour le clou de la soirée, à savoir le set d’Arovane. Uwe Zahn a exactement le look d’un éternel étudiant intello féru d’expérimentations sonores. Sa musique n’a pourtant rien de rébarbatif ou d’ésotérique. Nettement plus calme et plus ample que celle d’Astrobotnia, elle se déploie en nappes superposées parcourues de motifs mélodiques rappelant assez nettement ce que l’on trouve sur l’excellent Icol Diston, lequel convoque l’héritage bien digéré d’Autechre. Le laptop se voit ici augmenté d’autres équipements, un sampler notamment, ce qui procure une diversité sonore bienvenue et une évolution au sein des morceaux. Ceux-ci alternent entre envolées rythmées très prenantes et passages calmes de toute beauté. La tonalité est plus réflexive, les rythmiques moins prononcées, les motifs mélodiques plus évidents. Nous attendions beaucoup de ce concert qui ne déçut pas, de par la haute qualité des sonorités utilisées et de la construction des morceaux. Uwe Zahn n’hésita pas à calmer le jeu, à une heure pourtant déjà avancée, pour attirer le public dans ses filets maniés avec soin et inspiration.

Au final, une excellente soirée en compagnie de deux (au moins) artistes dont la réputation n’est plus à faire, représentants d’un style assez peu mis en avant en général. Les organisateurs peuvent être légitimement félicités, bien que l’heure tardive nous ait empêché d’apprécier la prestation de Yee-King, auteur d’un disque chez Rephlex.

Gilles Genicot
le 05/05/2004

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