08/05/2004
Athanor Studio,
Bruxelles
Andrea Parker / Athanor Studio / Bauri / Plexiphonic / Vector Lovers
Ambiance feutrée dans ce studio situé au sous-sol de l’hôtel Arlequin, en plein centre de Bruxelles. Tapis et fauteuils rouges. A l’invitation de Plexiphonic, nous nous y retrouvions pour profiter en particulier des sets de Bauri et Vector Lovers.
En guise de hors-d’oeuvre, la fin du set mi-live (laptop et sampler) mi-DJ de X&Trick, un gantois dont les propres morceaux, rythmés, mélodiques et touffus, sont très séduisants et qui a mis le feu pendant les quelques brefs instants où il a officié aux platines.
Bauri commence ensuite son set, au laptop exclusivement, derrière lequel il secouera sa grande et mince silhouette. Ça part calmement, de manière très planante, avant d’accélérer un peu au fil des morceaux les plus marquants du fabuleux album Slacker Journal. Les couches mélodiques se superposent sur une rythmique souple, tranquille mais percutante, parfois un peu systématique peut-être. Sur disque, la musique du suédois enthousiasme par sa fluidité, sa beauté simple, son intelligence et sa modestie. En live, le set est très proche de l’album. On se trouve donc en terrain connu que l’on parcourt en amateurs conquis. Ce n’est ni impressionnant ni particulièrement excitant, mais extrêmement agréable, comme un bain à bulles électroniques. Ça fait du bien, tout simplement, et c’est le principal. Malheureusement, des problèmes techniques ont émaillé le set et ont même permis à X&Trick de revenir divertir l’auditoire, grâce en particulier à deux imparables titres de Plaid. Bauri revient ensuite terminer sur sa lancée en augmentant le tempo rythmique et la poignance mélodique pour nous quitter ravis.
Le clou de la soirée sera constitué par le set de Vector Lovers. Ce jeune anglais discret est l’auteur d’un album éponyme sur le confidentiel label Iwari (http://www.iwari.com) qu’il nous tarde de découvrir. Son electronica est d’une très grande intelligence et d’un splendide raffinement, combinant des rythmes variés et évolutifs avec des motifs mélodiques soignés et ravissants. Les morceaux recèlent un foisonnement de sons qui entraînent une recrudescence de l’enthousiasme et ne lassent à aucun instant. On sent que l’homme a beaucoup écouté Warp, référence suprême s’il en est, et qu’il est aujourd’hui proche des labels qui se construisent sur son héritage, tels Morr, Neo Ouija, Expanding ou Suction. Il offre de véritables joyaux d’électronique subtile et accrocheuse, installant un climat, racontant une histoire intérieure, faisant bouger les pieds et rêver la tête. En tous points remarquable.
C’est ensuite Andrea Parker qui prend les commandes, pour un set assez dur, à coloration nettement électro, parfaitement maîtrisé comme à l’accoutumée et qui a remporté un franc succès. Nous n’en profitons que fort peu, la fatigue, la chaleur et le volume sonore excessif nous poussant à nous réfugier dans l’autre salle où Onanon, un DJ néerlandais, livre un set electronica classique et très abouti. Au final, voici encore, après Arovane et Astrobotnia la semaine dernière, un événement réjouissant pour les oreilles dont nous espérons qu’il connaîtra des suites du même niveau.
le 11/05/2004