28/04/2004
Tagomago,
Marina di Massa
Quand on croise ce jeune couple poppy et anglophone qui sort d’un break immatriculé en Allemagne sur le parking du Tagomago, ça n’a pas fait tilt. Et pas plus quand un peu plus tard la jeune femme, pleine d’aplomb, discute avec deux ou trois personnes intimidées dans un canapé près de nous. Il faut dire, à notre décharge, que Xiu Xiu, c’est sensé être avant tout le groupe d’un chanteur qui hurle ses frustrations, avec si possible un petit côté grandiloquent.
Et pourtant ce sont bien ces deux jeunes gens propres sur eux, en bonne santé, très middle-class américaine, qui montent sur scène. Ils ont de jolis claviers à soufflets, qui leur servent à moduler le son quand il s’énervent un peu trop pour être plus subtils, elle a de plus quelques percussions, dont un triangle sur lequel elle fera un joli solo, lui saisit souvent une guitare. Il faut être honnête, cela tient plutôt du one-man-band (avec une assistante) que d’un vrai groupe : lui sait tenir un rythme à la batterie là où elle se contente de tapoter au petit bonheur. Mais du coup ça y gagne en sympathie. Et le décalage renforce la fragilité des formidables chansons de Fabulous Muscles, qui sur disque ont encore une carapace (fendillée, heureusement) de rock héroïque. Ici, elles offrent leur vrai visage d’hymne adolescent conscient de leurs faiblesses, avec lesquelles Jamie Stewart préfère jouer plutôt que de les refouler.
le 11/05/2004